A la rivière ou sous l’ombre d’un frêne ou d’un chêne…peut naître un don artistique. Fredonnant depuis sa tendre enfance, les mélodies ancestrales ainsi que les chansons kabyles, Riad n’a pas lâché prise depuis qu’il a commencé à gratter sur une guitare en 1988. Fervent admirateur de plusieurs chanteurs kabyles, il n’a pas hésité à apprendre leurs chansons pour se perfectionner de jour en jour. Pour tester ses compétences, il s’est offert le luxe d’être jugé par Hamid M’Djahed ( notre grand prof) en 1991 et le résultat était tout de même bon et invitait à persévérer. Après cette aventure, Riad Laib continuait à composer lui même ses propres chansons qu’il mettait malheureusement de coté ( sans oublier ses fulgurantes rentrées sur scène) faute de moyens, ainsi que l’appréhension des éditeurs (par tous) qui n’attendent que les artistes qui ont déjà un nom ou les partisans du non-stop. L’année 2005 est fructifiante pour Laib, qui a pris son courage à deux mains pour prendre le chemin des studios d’enregistrement. Les chansons choisies parmi son répertoire ont été travaillées soigneusement afin de pouvoir offrir au public de quoi se délecter. Attir en duo relate tout ce qui y a comme déboires dans les histoire d’amour, ainsi que les souvenirs et le désespoir. Imdebren décrit les affres du peuple algérien qui subit depuis des temps, les supplices des pouvoirs qui se succèdent, Chilmum, en duo, titre, qui retrace la vie enfantine où l’insouciance est de mise. Titre nostalgique Attas Aysevragh Erghigh en duo, autre sujet sur l’amour et ses souffrances. El Ghorva, titre qui raconte l’immigration clandestine qui pense à la jeunesse algérienne et ses dictateurs espérant un asile de paix et de prospérité Widh yesmalken, titre du style et Etsdkir qui rend hommage à Makhlouf Ath Elhadj, Youcef Ath Ouchan…qui ont durant des années pu émouvoir les coeurs des hommes en leur rappelant toujours le chemin du Dieu pendant les veillées funèbres. Six titres qui ont chacun son importance dans la société. En attendant la sortie de cet album, nous souhaitons à Laïb Riad une continuation pleine de réussite et un public qui sache choisir d’où puiser son extase.
Mohamed Chami