Bouira se met au politique

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A la veille du début officiel de la campagne électorale, les 51 listes au niveau de la wilaya de Bouira (39 partis et 12 indépendants), se préparent à « livrer bataille », dans le but de séduire le maximum d’électeurs et d’électrices. Ainsi, les ténors, à l’image du FLN, du FFS et du RND, se disent confiants et assument pleinement leur statut de « poids lourds ». M. Nourri, Mouhafedh du FLN à Bouira et tête de liste dans la même circonscription, a tenu un discours plutôt rassurant lors d’une assemblée générale des cadres du parti à l’échelle de la wilaya, qui s’est déroulée récemment. « Nous allons faire campagne en toute sérénité ! Le FLN, qu’on le veuille ou non, a une base populaire très importante qui croit en les valeurs qu’incarne notre parti, à savoir, la justice sociale, l’équité et la représentativité du peuple », a-t-il lancé à l’assistance. Cependant, il est important de signaler que lors de cette réunion interne, les « redresseurs » de ce parti n’ont pas été conviés. L’un d’entre eux a estimé que « cette réunion est un non évènement ! Le FLN doit être reformé et expurgé de tous ceux qui veulent s’y attacher comme des sangsues ». Pour sa part, le plus vieux parti d’opposition en Algérie, à savoir le Front des Forces Socialistes (FFS), voit en ces élections l’opportunité de renouer avec ses électeurs et les attentes de ces derniers. « Au FFS, nous n’allons ménager aucun effort pour convaincre les citoyens à se déplacer massivement aux urnes, le jour J. Dès le 15 avril (début officiel de la campagne, NDLR), nous allons nous jeter corps et âmes dans l’arène électorale », nous a confié un responsable du FFS à Bouira. Même son de cloche de la part de la formation d’Ahmed Ouyahia (RND). Cette dernière, n’a pas connu de remous exposés sur la place publique, notamment lors de la confection des listes électorales, à l’inverse des deux autres formations précédemment citées (l’éviction de Mohamed Sghir Kara pour le FLN et la désignation contestée de M. Battatache au FFS, qui ont fait un grand bruit). Selon certains observateurs de la scène politique locale, cette « stabilité de façade » cache bien des maux aux seins du RND. Toujours selon les commentateurs de la sphère politique, la décision d’Ahmed Ouyahia de sillonner 46 wilayas durant la campagne électorale n’est pas « innocente ». Elle viserait, tout d’abord, à calmer les mécontents et fixer un objectif commun, à savoir rafler le maximum de sièges dans la composante du futur hémicycle. Concernant les nouveaux partis agrées, à l’image du Mouvement Populaire Algérien (MPA, ex-UDR), et les candidats indépendants, la stratégie de campagne semble avoir été définie autour du travail de proximité. « Nous irons à la rencontre de la population dans les quartiers, les villages et les villes », a déclaré M. Embarek Bailiche, lors d’un point de presse animé dimanche dernier.

Ce travail de proximité est le cheval de bataille de bon nombre de candidats indépendants, à l’instar de Mme Dalila Saoudi, de la liste « Stabilité et développement », et Ahmed Yahiaoui, qui pilote celle de « El Moustakbal El Afdhal », pour ne citer que ces deux-là. Chacun à sa manière, les candidats indépendants vont s’atteler à se mobiliser et à convaincre les Bouiris de l’utilité et de l’importance de voter. Enfin, il reste le « mystère des islamistes ». Ces derniers, qui se sont rassemblés sous la bannière de « l’Alliance verte », qui englobe le HMS, Nahda et El Islah, forment une alliance de « circonstance » et travaillent en toute discrétion, sans faire de vagues, ni de polémiques. Selon M. Djakboub Hamou, tête de liste de cette alliance dans la wilaya de Bouira, « ce qui fait notre force, c’est que nous sommes convaincus que les Bouiris veulent des gens sérieux et compétents qui incarnent leurs aspirations à l’APN.

De ce fait, l’Alliance verte a mis tout en œuvre afin de garantir des listes comportant des candidats dont l’intégrité n’est pas à démontrer », a-t-il expliqué avant d’ajouter avec une assurance assumée : « Nous allons investir en force l’APN ! ». Quoi qu’il en soit, à quelques jours du début de la campagne, on constate que toutes les forces politiques sont sur le qui-vive et affûtent leurs armes en vue de livrer une bataille électorale placée sous le signe du changement.

Ramdane B.

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