Le directeur se sert et sert au Quartier-Sghir à…170 DA le m2

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Alors qu’il laisse Boumerdès où une partie de l’exécutif de la wilaya est empêtré dans une sombre affaire de corruption, il arrivera bientôt à Béjaïa où c’est l’Agence foncière qui est désormais au centre de la controverse.

Prévarication, concussion et rente de situation. Tels sont, en somme, les chefs d’inculpation opposables au directeur de l’Agence foncière de la wilaya de Béjaïa, à suivre les détails d’une lettre adressée par le président de l’APW au wali. Une lettre précise et détaillée qui emprunte plus à la logique d’une implacable accusation qu’à l’envolée politique. Et Hamid Ferhat demande justement au wali de “traduire ces prédateurs, sans délai, en justice”. Le directeur de l’Agence foncière de la wilaya de Béjaïa et certains de ses collaborateurs se sont, selon cette lettre, auto-attribués de très belles parcelles de terrain, à Quartier-Sghir, et, s’il vous plaît, à des prix défiant toute concurrence.

Ainsi M. Adjadj bénéficie de 400 m2 à… 170 DA, le mètre !

Deuxième de cordée, un ancien architecte de l’agence locale, que présidait déjà le même M. Adjadj, est lui l’heureux bénéficiaire d’un terrain de 300 m2 au même Quartier-Sghir et au même prix unitaire. Viennent ensuite l’actuel responsable de l’antenne d’El-Kseur et un “entrepreneur de profession”. La lettre egrène les noms et les fonctions comme dans un hit-parade de la prédation foncière.

Certains de ces heureux lauréat ont tôt fait de céder ces “belles affaires” à des promoteurs immobilières moyennant bien sûr de substantielle plus-values. Il faut savoir que ces terrains sont cotés à environs 40 000 DA la mètre carré dans l’argus réel et que les heureux cadres de l’agence ont ainsi bénéficié d’hallucinantes réductions. M. Adjadj aurait, quant à lui, engagé un projet de promotion en partenariat avec un opérateur privé.

Interrogé hier par la Dépêche de Kabylie, le directeur de l’Agence foncière de la wilaya de Béjaïa, confirme grosso modo la réalité des faits. Concussion, prévarication ? Tout serait une simple question d’angle de vue. Il s’agit d’un affaire tout ce qu’il y a de normal, déclare-t-il en substance. Elle est en conformité avec une “délibération du conseil d’administration de l’Agence foncière” qui donne droit aux travailleurs de celle-ci de bénéficier, à prix préférentiel, d’un lot de terrain. Ces réponses impliquent en fait directement le wali de Béjaïa en sa qualité de président du conseil d’administration de l’Agence foncière. M. Adjadj promet de nous adresser, en tout état de cause, un “rapport détaillé” sur cette affaire, ce samedi. Un Monsieur Adjadj qui, ainsi, persiste et signe.

M. Bessa

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