Le chef-lieu de cette commune est en réalité un ancien camp de concentration créé en 1958 par l’armée coloniale pour regrouper les habitants avant de raser l’ensemble des villages du Arch Imellahen.
Un centre de regroupement où ont été aussi parqués pêle-mêle de nombreuses familles issues des agglomérations éparses du vieux Ahnif. Situé a proximité de l’un des plus importants carrefours routiers et ferroviaires de l’est du pays où se rejoignent les deux lignes qui desservent Béjaïa et toutes les villes importantes a partir de Bordj Bou-Arraredj jusqu’à la frontière tunisienne, Ahnif est par excellence un grand carrefour de transit qui ne tarda pas à attirer toutes sortes d’aventuriers et de délinquants qui affluent de toutes parts. Une affluence malsaine au point de reproduire un lieu semblable à celui de n’importe quel ghetto. Tout y est : agressions, vols, drogue. Soit tout les actes et contours de délinquance et d’insécurité totale. Un état de fait qui a fait réagir les citoyens de ce chef-lieu qui ont à plusieurs reprises fermé la route en guise de protestation pour dénoncer le climat de peur et d’insécurité dans lesquels évolue leur cité. Rien n’y fait, a ce jour la commune d’Ahnif n’est dotée d’aucun organisme de sécurité exception faite d’un détachement de la garde communale réduit à quelques éléments. De plus, ce corps paramilitaire n’a pas les prérogatives d’intervenir dans ce genre de situation. La brigade de gendarmerie dont dépend territorialement la commune d’Ahnif est celle d’El Adjiba, située a quelque 6 Km à laquelle il n’est pas du tout aisé de se déplacer de nuit quand elle est sollicitée en vue du danger que constitue ce tronçon de la RN5. Il ne se passe pas une semaine sans que ne soit enregistrés dans ce chef-lieu communal des cambriolages, vols de véhicules ou autres agressions sur des voyageurs qui marquent une halte pour se restaurer ou changer de direction en prenant une correspondance. Bien entendu, les répercutions du comportement négatif de ces «rôdeurs» sur la classe juvénile de cette localité désœuvrée et rongée par l’oisiveté n’est plus à souligner au point où un groupe de jeunes, conscients du danger qui les guette, ont réagi durant le mois de mars écoulé par une série d’actions commençant par un important rassemblement au niveau du carrefour devant l’APC. Un sit-in de plusieurs jours et un dernier rassemblement devant la wilaya pour dénoncer cet état de fait et exiger la prise en charge de cette jeunesse livrée a elle-même, pour ne pas dire en déperdition,par l’élaboration d’un programme de développement, en parallèle à l’amélioration du volet sécuritaire.
Oulaid Soualah

