Vendredi 20 avril 2001. Il est 08 h 15 quand Mohamed Guermah, dit Massinissa, rend l’âme à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger. Opéré dans la soirée, le jeune homme âgé de 19 ans, n’a pas survécu à ses graves blessures contractées trois jours plutôt dans une brigade de gendarmerie de Beni Douala, en Kabylie. Sa mort sera le prélude à une révolte qui embrasera la Kabylie pendant plusieurs jours et qui fera plus d’une centaine de morts. Onze années se sont écoulées, jour pour jour, depuis l’assassinat de Guermah Massinissa, première victime du printemps noir. Depuis, Agouni-Arrous, ce hameau des Aït Mahmoud a toujours été le lieu de pèlerinage de centaines de citoyens. Ils viennent de partout : des villes et des villages de la Kabylie ou encore des wilayas limitrophes, tous veulent lui rendre un hommage à cette jeune victime de la bêtise humaine, Ils viennent en procession qui pour déposer une gerbe de fleurs, qui une compassion ou encore un sentiment de solidarité devant la tombe et sous les yeux asséchés d’une mère et d’un père pour qui la terre a cessé de tourner. En cette date mémorable, deux anniversaires, et pas des moindres sont d’actualité.. Deux dates, symboles d’un combat démocratique, identitaire et social, ont mobilisé des milliers de citoyens pour commémorer le trente -deuxième anniversaire du printemps berbère et de l’anniversaire de ce qui est désormais appelé le «printemps noir», déclenché par l’assassinat de Guermah Massinissa. Un double anniversaire qui intervient dans un contexte marqué par une tension tendue en Kabylie.
F.Z
