Abadou et “l’homme d’honneur”

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Le Musé Régional du Moujahid de Tizi-ouzou a abrité hier, une journée d’étude sur le Moudjahid Hamel Lamara, officier et secrétaire général de la wilaya III historique. La journée a été aussi une occasion pour honorer de nombreux chouhada. En cette occasion, l’Organisation nationale des Moudjahiddine été l’invitée d’honneur de cette manifestation. Le secrétaire général de l’ONM, M. Saïd Abadou, fera d’ailleurs partie de la délégation venue spécialement d’Alger. L’amphithéâtre de Musée Régional du Moujahid avait du mal à contenir toute cette foule composée de responsables locaux, dont le premier magistrat de la wilaya de Tizi-Ouzou, de membres du bureau local de l’ONM, en plus de plusieurs membres de la famille révolutionnaire, dont des enfants et des veuves de Chahid. M. Saïd Abadou a, au cours de son intervention, salué l’initiative qui est, selon lui, «une façon de veiller à la sauvegarde de l’histoire et de la mémoire et d’honorer les acteurs de la révolution algérienne». Il narrera, ensuite, son entrevue avec Lamara Hamel, qu’il n’aura rencontré qu’une fois l’indépendance du pays arrachée. Mais il assurera qu’il garde de lui «l’image d’un homme de principe, de justice et de mérite». D’autres présents rehausseront la rencontre avec leurs témoignages sur le parcours du défunt Moudjahid. Le premier responsable du bureau local de l’organisation des moudjahiddines parlera, lui, d’«un grand acteur de la révolution algérienne et d’un Moujahid instruit et muni de grandes connaissances dans le domaine politique». Un autre membre du même bureau local fera l’éloge des qualités humaines du moudjahid qui était «simple et modeste, même en étant élu à l’APN après l’indépendance. Il n’avait pas un gros ventre, il n’a hérité que d’un gourbis à Alger, car il ne cherchait pas à s’enrichir, mais uniquement à servir son pays». Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONM fera part, au cours de l’ouverture des travaux, de l’adhésion prochaine des ayants droit parmi les membres de l’organisation. Il invitera, par la suite, les commissaires de l’histoire à faire en sorte que chaque personnalité historique ayant pesé de son poids sur le cours de la révolution algérienne «soit, à l’avenir, au centre d’intérêt de journées d’étude comme celle d’aujourd’hui». A signaler qu’à la fin de la manifestation, une vingtaine de Moudjahidine, choisis par l’organisation, ont été honorés. Lamara Hamel est né le 15 Août 1917 au village d’Aït Lahcène dans la commune de Beni Yenni. Il entamera des études dans son village, puis il rejoindra l’école des enseignants à Bouzareah. Grâce à ses connaissances intellectuelles, il collaborera d’abord avec l’ALN, en secret après le déclenchement de la guerre de libération nationale, avant d’être emprisonné à Tizi-Ouzou. Cela l’encouragera à rallier les rangs des maquisards. Il prendra les reines de la wilaya 3 en mars 1962, suite au décès de l’officier Haliche Hocine, et continuera son combat pour la liberté. Il deviendra, après l’indépendance, député à l’APN en 1964, puis membre du comité central du parti, responsable des relations internationales. Il est décédé le 17 mai 1991 en France et est enterré en son village natal.

T. Ch.

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