Le conflit perdure au port de Béjaïa

Partager

En grève depuis 18 jours, les travailleurs de l’unité de réparation navale de Béjaïa menacent de durcir le ton dans les prochains jours en projetant de paralyser les activités au port de Béjaïa par la fermeture de la route qui y mène.

Ce passage à cette action radicale n’était pas prévu par les travailleurs, avant la réception, avant-hier, d’une correspondance de la part de leur direction générale à Alger qui les sommait de rompre avec la protestation et de reprendre le travail au niveau du chantier de Béjaïa par ordonnance de la justice. Les grévistes qualifient cette lettre « d’incendiaire », puisqu’elle ne fait qu’augmenter leur détermination à passer à une vitesse supérieure dans la protestation, jusqu’à la prise en considération de leurs revendications. Dans leurs déclarations, les travailleurs de l’ERENAV dénoncent « les disparités dans les salaires entre les unités de Béjaïa et d’Alger », ainsi que l’incompétence de certains de leurs collègues, qu’ils estiment ne pas avoir les qualifications requises pour les postes occupés. Outre ces dénonciations, les protestataires ont tenu une assemblée générale, le 27 mars dernier, à l’issue de laquelle une plate-forme de revendications à été établie et où cinq points ont été mis en avant, « ce sont autant de revendications que la direction doit prendre en charge pour espérer voir s’estomper la colère des travailleurs », nous dira un membre du conseil syndical. Ces points sont, l’harmonisation et l’augmentation des salaires, la confirmation dans leurs postes des travailleurs contractuels, le paiement des heures supplémentaires, le renouvellement des équipements et des installations de l’unité de réparation navale de Béjaïa et, enfin, la rénovation de l’outil principal de mise à sec et de mise à flot, en l’occurrence le dock flottant. Il est, par ailleurs, important de rappeler, qu’au début de leur grève, les travailleurs de l’ERENAV avaient pris en otage un bateau de guerre de la marine nationale qu’ils ont remis, tout récemment, à ses propriétaires par décision syndicale, car, selon un membre du conseil syndical, la marine nationale serait le principal client de l’unité de réparation navale de Béjaïa, et une convention annuelle de 120 milliards de centimes a même été signée par les deux parties. Par contre, un remorqueur du port de Béjaïa serait toujours entre les mains des travailleurs grévistes et ce, pour une date indéterminée, indique le membre du conseil.

M.H. Khodja

Partager