Les producteurs de pomme de terre du périmètre irrigué des Aribs de Ain Bessam sont revenus, hier, à la charge en tenant un sit-in devant le siège de la wilaya, pour réclamer de l’eau pour l’irrigation de leurs cultures.
Selon ces producteurs, ce sont pas moins de 100 exploitants agricoles qui se trouvent actuellement dans l’attente de l’affectation d’un quota de 4 millions de m3 d’eau destinée à l’irrigation, par l’ex Opibo, office chargé de la gestion du périmètre irrigué. Le problème des dettes, notamment celles contractées auprès de la Sonelgaz par l’office dont la gestion a été depuis peu confiée à l’Onid (office national de l’irrigation et le drainage) serait, selon ces agriculteurs, un des principaux obstacles qui retardent le transfert de l’eau du barrage de Ouled Lakhal. A présent et en l’état actuel des choses, les producteurs redoutent que l’indisponibilité de l’eau se répercute sur la production du tubercule. Celle-ci représente près de 600 hectares de culture, selon les fellahs. Pour ces derniers, il est inconcevable que les autorités concernées ne réagissent pas face à un problème aussi sensible, surtout dans un contexte marqué depuis près d’un mois par une flambée vertigineuse des prix de la pomme de terre. A noter que dans la journée d’avant-hier, il aura fallu l’intervention des forces de police pour disperser les dizaines de fellahs qui s’étaient agglutinés devant l’entrée du siège de la wilaya. Les protestataires qui qualifient l’intervention des policiers de disproportionnée, parlent de la blessure de deux de leurs camarades. Pour les fellahs, leur action était pacifique et elle ne nécessitait aucunement une intervention des forces de l’ordre. A préciser qu’au moment du rassemblement des fellahs, il régnait comme une odeur de récupération politique de ce mouvement de colère. En effet, des candidats aux élections législatives du 10 mai ont été aperçus sur les lieux aux côtés des protestataires. Une candidate ira même jusqu’à déclarer, qu’elle venait juste de s’entretenir avec un responsable de la wilaya, en prétendant que le problème était d’ores et déjà résolu. Mais les fellahs se sont vite aperçus qu’il ne s’agissait là que d’une surenchère. Un élu de l’APW a, pour sa part, promis de décrocher un rendez-vous avec un responsable de la wilaya. Mais il n’en fut rien. A l’heure où nous rédigeons ce papier, les fellahs sont toujours sur les lieux, dans l‘espoir d’une entrevue avec le wali.
D.M