S’exprimant lors d’un meeting de campagne pour les législatives du 10 mai, organisé à la cinémathèque de Bejaia, le parton de l’ex-parti unique n’a soufflé mot sur la crise qui secoue son parti. Le ‘’contesté’’ Belkhadem a, au contraire, dit clairement vouloir « poursuivre son œuvre », en appliquant le programme du FLN, tout en rappelant à l’assistance que l’ex-parti unique n’a pas ‘’trahi’’ la confiance du peuple. « Nous n’avons pas échoué dans la construction des institutions de l’Etat. Sur le plan économique, Dieu soit loué nous avons construit des usines et une assise industrielle », se félicita-t-il, en ajoutant que son parti est « porteur » de projets, et ce, depuis novembre 1954. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a tenté également de réduire ses adversaires politiques, notamment les derniers agréés, à de simples « supporters », qui suivraient un match à partir d’une tribune d’un stade. « Au FLN, nous ne craignons pas le pluralisme, parce que nous disposons de compétences, de militants fidèles (…) », a-t-il laissé entendre, tout en lançant un défi à ses détracteurs : « Que proposez-vous ? La critique oui, mais après, quelle est votre alternative ? Comment comptez-vous embaucher ces jeunes diplômés des universités ?», interrogea-t-il, avant d’oser dire que ‘’l’espoir’’ est dans le programme du FLN. Rebondissant sur l’importance que revêt le prochain rendez-vous électoral, Belkhadem a estimé que le 10 mai serait une réponse aux autres ; à ceux qui attendent que l’Algérie trébuche, en précisant que les Algériens ne veulent pas revenir à la case de départ, comprendre, aux années 90. « Les Algériens ont retenu la leçon. Ils ne veulent pas d’un printemps arabe à la tunisienne. Ce n’est pas pour les beaux yeux des Tunisiens que l’OTAN est venue dans cette région ». Estimant que le 10 mai constitue un tournant décisif pour le pays, il ajoutera : « L’Algérie est attendue au tournant, mais ceux qui attendent se trompent ».
…Et relativise sur tout à Boumerdes
Accueilli, vers 16h, à la salle omnisports de Boumerdès, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a aussitôt prononcé son discours de campagne électorale. Il a surtout justifié cette multitude de partis qui « n’ont aucun programme, sauf celui de mentir au peuple ». Le chef de file du FLN citera, sans les nommer, deux chefs de partis dont l’un aurait promis de juguler le chômage, et l’autre d’éradiquer la pauvreté dans un délai d’une année. « Chose impossible à réaliser, vous en convenez », s’est-il écrié avec ironie. Et juste après, Belkhadem fera l’apologie du parti FLN qui a pu, selon ses dires, dès son retour au gouvernement, rabaisser le chômage de 30% à 10%. L’orateur, qui n’a pas donné des détails sur le programme de son parti, a ajouté que « l’Algérie est maintenant sur la voie du développement, après la crise financière de 1986, suivie de la longue période d’insécurité qu’elle a connue». Il a réitéré sa consigne de vote massif, le 10 mai, pour barrer la route à ceux qui veulent nuire à la patrie.
Salim Haddou et Dalil S.