Le terrorisme ne recule pas en Kabylie, bien au contraire. Le phénomène, vaincu pourtant partout ailleurs à travers le pays, prend des proportions alarmantes, particulièrement à Tizi-Ouzou et Boumerdès ces derniers temps. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne se signale, à travers des actes ignobles endeuillant la région. Le dernier en date, ce sanglant attentat de Mekla, où quatre policiers ont été tués. La veille, une bombe a fait sept blessés à Baghlia ville, dans la wilaya de Boumerdes. Parallèlement, Maâtkas reste toujours sans nouvelles de l’un de ses entrepreneurs, kidnappé il y a une semaine déjà. Il faut dire que depuis le début de l’année en cours, le terrorisme n’a pas ménagé la région. Pourtant, c’est au cours de cette même année, 2012, qu’a été abattu l’émir Elkhechkhach. C’était le 2 janvier dernier. On avait dit alors, que la fin du terrorisme approchait. Mais force est de constater, que c’est loin d’être le cas quatre mois plus tard. C’est dire que, décidément, la relève est bien assurée au sein des groupes terroristes. Ces derniers, qui se sont donné «une pause», pour digérer le coup fatal donné à leur chef, ont vite «relevé la tête», en se permettant des coups sur coups. Le plus spectaculaire de ces attentats reste peut-être celui perpétré aux Issers, le 18 février dernier. Un attentat qui a fait, malheureusement, quatre morts et 19 blessés. Cela dit, le mois d’avril a été particulièrement sanglant avec pas moins de quatre attaques ayant fait quatre morts et 7 blessés parmi les forces de sécurité. L’on se rappelle ces deux policiers qui ont trouvé la mort suite à une de ces attaques, enregistrée le 4 avril, au niveau du lieu dit Pont de Bougie, à la sortie Est du chef lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Quatre jours après, 1 militaire a été tué et deux autres blessés à Mizrana. La même localité a été secouée par deux autres attentats les 14 et 24 avril, causant la mort d’un militaire, alors que deux autres ont été blessés. Par ailleurs, la Kabylie qui n’a pas été non plus, épargnée par les actes de banditisme, a enregistré en moins de deux mois deux autres cas de kidnapping. Le premier a connu un dénouement heureux, puisque la victime, originaire de Mekla a été libérée, alors que l’otage du second, cité plus haut, reste entre les mains de ses ravisseurs. En somme, la Kabylie ne parvient toujours pas à se dépêtrer du terrorisme, en dépit du fort déploiement des forces de sécurité dans la région mais qui jusque là reste insuffisant au vu de sa nature occasionnelle. La région demeure donc dépendante d’une grande décision politique pour lui restaurer sa quiétude d’antan.
M.O.B