M’chedallah pendant le Ramadhan

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Encore une fois, l’arrivée de Ramadhan n’a pas engendré autant de mouvements que par le passé, si ce n’est quelques bousculades sporadiques, notamment devant le “Tunisien” de la ville. Tout à l’air d’une vie normale, au centre-ville. Plus de chaînes chez les épiciers, bouchers et autres marchands de légumes et fruits. Aussi, les artères de la ville, qui naguère connaissaient un grouillement ininterrompu de foule, des encombrements de véhicules, de disputes sont pratiquement désertes à longueur de journée. Donc, il est évident qu’après la saison des fêtes, suivie de la rentrée scolaire, les citoyens issus de la classe moyenne (majoritaire) sont vraiment fauchés. Ces derniers ne peuvent plus s’aventurer en ville avec des portefeuilles vides. Notons que les années précédentes, ce mois sacré intervenait en pleine cueillette des olives, ce qui signifie une rente considérable pour la plupart des foyers les plus démunis. D’ailleurs, ce sont eux les véritables consommateurs et catalyseurs de l’économie car ayant tous des familles nombreuses.Donc ça a été toujours une opportunité pour les différents commerçants de spéculer et de tenir la barre des prix plus haut tout au long de ce mois. Malheureusement pour eux, et heureusement pour le pauvre citoyen ce n’était pas le cas, encore une fois, pour cette année. Autre fait marquant pour cette année, c’est la disparition quasi totale des marchands ambulants et illicites qui exposaient naguère leurs marchandises sur les trottoirs dans des conditions d’hygiène catastrophiques au vu et au su de tout le monde. Apparemment, les instructions données dans ce sens par les services concernés ont été appliquées à la lettre. Tant mieux pour le citoyen. Il y a aussi les marchands hebdomadaires de M’chedallah et de Tazmalt qui sont pénalisés, même si les prix des fruits et légumes affichés n’ont pas augmenté d’un pouce.Il se vident avant même la mi-journée.Seul le citron reste le roi incontesté du marché dont le prix s’est stabilisé à 200DA le kg. La viande rouge, qui est largement consommée en cette période, n’a connu aucune variation, on peut toujours acheter le kg de viande à 55 DA, ou bien de la viande congelée à partir de 230DA. Quant au marché de la volaille, il a connu une déroute sans nom. Les prix ont chuté de moitié et varient entre 100 DA et 130DA le kg. Les volaillers, quant à elles, sont pris de fièvre avant même l’arrivée annoncée de la fièvre aviaire.Ils essayent par tous les moyens de faire écouler leurs marchandises avant que la méfiance envers ce produit gagne le consommateur qui, pour le moment, est séduit par ce prix inespéré et exceptionnel. Et dire que certains se sont débarrassés de leur batteries pour réinvestir dans la poule pondeuse. Pour l’animation nocturne, elle se limite aux tasses de thé prises entre amis dans des cafés maures, sinon rien n’est programmé et rien n’est à signaler pour le moment. Ainsi s’achève une journée de carême à M’chedallah.

Farid A.

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