Le Président de la République sera, aujourd’hui, l’hôte de la capitale des Hauts Plateaux, Sétif. Abdelaziz Bouteflika, qui y sera à l’occasion de la commémoration du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, profitera certainement de cet événement pour lancer son ultime appel à un vote massif au prochain scrutin. Cette visite, qui intervient à la veille des élections législatives devant avoir lieu ce jeudi, et au lendemain de l’élection présidentielle française qui a consacré Hollande comme président, revêt donc une importance majeure, surtout lorsque l’on sait que la campagne électorale, dont la clôture a eu lieu dimanche soir, n’a pas du tout réalisé les objectifs escomptés. Beaucoup de citoyens s’accordent, en effet, à dire que les chefs de partis n’ont pas réussi à «secouer» les électeurs et à les convaincre d’aller voter lors du prochain rendez-vous électoral. Chose particulièrement étonnante, les citoyens n’accordent pas un intérêt particulier à cette visite, même si celle-ci a engendré la présence de pas moins de cinq ministres, qui pour inaugurer un édifice d’intérêt général, qui pour poser la première pierre d’une réalisation inscrite dans le budget de wilaya… Idem pour les législatives où, hormis quelques affiches de candidats placardées dans les endroits appropriés, les discussions dans les cafés et autres sites de palabres n’accordent à cette joute électorale pas plus d’intérêt qu’un événement quelconque. Il est important de noter, d’autre part, que les Sétifiens ne parlent, ces jours-ci, que de football, aspirant à ce que leur équipe, l’ESS, arrache le prestigieux titre de champion, après avoir remporté la coupe d’Algérie, dernièrement, face au CR Belouizdad. Pour cette visite présidentielle, qui coïncide avec la commémoration des événements douloureux du 8 mai 1945, il faudra s’attendre à ce que le président accorde une place importante dans son discours à cette page de l’histoire commune de l’Algérie et de la France. Hypothèse appuyée par l’élection du socialiste François Hollande à la présidence de la République française. Mais, selon quelques observateurs, le chef de l’Etat mettra à profit une telle opportunité pour prononcer un discours à travers lequel il invitera le peuple algérien à voter en masse. D’autant plus que cette énième virée aux hautes plaines sétifiennes intervient à la veille des élections législatives. Il faudra s’attendre, donc, à ce que le premier magistrat du pays fasse un appel du pied aux Sétifiens pour les motiver à aller en masse aux urnes, lui qui sait parfaitement que la campagne électorale n’a pas réussi à créer l’engouement parmi les Algériens. À rappeler, enfin, que le Président de la République visite l’antique Sétifis pour la onzième fois et procédera, au cours de cette sortie, à l’inauguration et à l’inspection de plusieurs projets.
F. Z.