La ville défigurée par les ordures

Partager

Cela fait plusieurs semaines que les ordures ménagères de la ville de Seddouk n’ont pas été enlevées.

Conséquence : partout se forment des amoncèlements d’immondices, de ballots malodorants et de sacs-poubelles éventrés. Progressivement, la cité d’ordinaire si clean, prend des allures de dépotoir géant à ciel ouvert. Un gigantesque cloaque aux émanations fétides, qui ne manquent pas d’arracher au passant un haut-le-cœur. A vomir les tripes ! Pendant que les agents de nettoiement de la municipalité continuent de s’acquitter de leur besogne, en débarrassant l’espace public de son trop plein d’ordures, les déchets collectés finissent immanquablement par atterrir sur les dépotoirs qui pullulent aux quatre coins de la cité. Ces derniers gonflent démesurément et laissent bien souvent sourdre des lexiviats s’écoulant en ruisselets nauséabonds. La situation devient par trop alambiquée au niveau des quartiers à forte densité démographique. Pour réduire le volume des déchets, d’aucuns recourent au palliatif de l’incinération. Un pis-aller qui n’est pas sans ajouter une louche de laideur à un décor déjà répugnant. Mais, ce n’est pas tout : la combustion des déchets génère des fumées suffocantes et injecte dans l’atmosphère une myriade de polluants. Comme il fallait s’y attendre, des essaims de moustiques et une armada de rats ont déjà assiégé la cité. Avec l’approche des grosses chaleurs, il y a fort à craindre que ces foyers infects ne donnent lieu à une flambée épidémique. «Les gens sont contraints de rester cloitrés dans leurs demeures, tant l’air est irrespirable à cause de la fumée. Quand ce n’est pas le cas, ils reçoivent de plein fouet les émanations fétides des ordures», fulmine un citoyen de Seddouk, résident au centre-ville. Il est à signaler enfin que ce problème découle de la fermeture il y a un mois environ, de l’accès au site de la décharge publique de Seddouk, implantée sur la rive droite de l’Oued Soummam. Cette action est l’œuvre de la population du village Akhenak, situé à un jet de pierre du site de la décharge. «Cette action de protestation est la résultante du mutisme des autorités, qui n’ont jamais daigné répondre à nos doléances, encore moins les prendre en charge et ce, en dépit d’une pléthore de requêtes les interpellant sur le danger que fait peser cette décharge sur notre santé et celle de nos enfants», explique un habitant du village Akhenak.

N. Maouche

Partager