Répondant, favorablement à l’appel du comité de soutien aux 16 ouvriers de Cevital, en grève de la faim depuis 21 jours, une foule imposante s’est, petit à petit, constituée, hier après-midi, devant l’enceinte de l’usine Cevital de Béjaïa, en vue de dénoncer le licenciement « abusif » des 16 ouvriers. C’est l’énième rassemblement de solidarité qu’a tenu, hier, le comité de soutien aux ouvriers depuis le début de leur mouvement de grève de la faim, dans le but de faire réagir la direction de l’entreprise. Jusqu’ici, cette dernière n’a réagi que par une déclaration disant que « les sanctionnés ouvrent le droit à un recours et que la direction de Cevital voudrait exprimer sa ferme volonté de continuer, à travers un dialogue serein et constructif, à améliorer les conditions de vie et de travail au sein de l’entreprise ». C’est une réponse qui n’a, cependant, pas été bien accueillie, aussi bien par les 16 ouvriers que du coté du comité de soutien, qui voient en cela « une fuite en avant » de l’entreprise vis-à-vis des revendications exprimées. Preuve en est, les 16 ouvriers sont, aujourd’hui, à leur vingt deuxième jour de grève de la faim, et ça semble parti pour durer, vu la détermination dont ils font preuve, a-t-on constaté sur place. Il est, en outre, important de rappeler que les 16 ouvriers ont tous été évacués à l’hôpital suite à leur état d’épuisement et de faiblesse, et que l’un d’eux a même chopé le diabète à cause de cette situation, tandis qu’un autre, nous dira une source proche, souffrirait d’une dépression nerveuse. Des médecins, nous dit-on, viennent régulièrement à leur chevet pour leur prodiguer des soins, sans lesquels, dira un des grévistes, « la lutte sera d’autant plus difficile ».
M.H. Khodja