La fenaison, c’est parti !

Partager

Après un démarrage timide durant la deuxième semaine du mois en cours, la campagne de fenaison a atteint sa vitesse de croisière et les vastes plaines de M’Chedallah enregistrent de nouveau une animation particulière.

Aussi bien dans les plaines d’Oughazi que dans toute la vallée de la Soummam jusqu’aux plateaux d’El Esnam, on aperçoit toute une armada de machines agricoles qui sillonnent ces vastes prairies dans tous les sens. Des machines et des agriculteurs qui s’attèlent à l’opération de fauchage d’importantes étendues semées d’avoine qui reste la variété dominante d’aliments de bétail prisée par les agricultures de la région. Elle surclasse même les céréales avec une surface semée de cette variété qui avoisine les 70% du périmètre agricole des communes de M’Chedallah et Chorfa, selon une source proche de la subdivision agricole de M’Chedallah. Une source qui ne détient malheureusement pas les chiffres de la superficie des surfaces emblavées, mais qui se chiffrent, selon notre source, par plusieurs centaines d’hectares, ce qui promet un rendement supérieur à la moyenne habituelle. Un incessant va-et-vient de dizaines de tracteurs agricoles charriant en attelage les machines nécessaires pour cette campagne de fenaison qui passe par plusieurs opérations est observé au niveau des champs de ces localités, tel que ceux qui charrient les faucheuses, les râteaux et enfin les botteleuses que les exploitants des EAC et EAI s’arrachent, au même titre que les propriétaires de terrains privés. Un engouement tel que les propriétaires de ces machines agricoles se voient contraints de tenir un registre où sont inscrits les demandeurs dans l’ordre d’arrivée, cela pour tracer un programme et calendrier des rendez-vous pour chaque exploitant. La fébrilité qui s’est emparée de tout ce monde s’explique par le fait que la campagne de fenaison au même titre que celle des moissons battages sont relativement courtes sachant que, passé un certain délai de maturité il y a risque de perdre la récolte. Une récolte dont les graines s’effritent après être trop asséchées, d’autant plus qu’une fois fauché l’avoine met à peine 2 jours pour s’assécher complètement et évacuer l’humidité à l’origine du déclenchement d’une moisissure rapide. Donc passé ce délai, il faut passer à la 2e phase qui consiste à réunir la récolte à l’aide de râteaux tractés pour enchaîner immédiatement avec celle du bottelage. Les agriculteurs terminent par la dernière opération qui est l’engrangement ou la mise à l’abri des bottes sous les bâches pour éviter la surprise d’un orage fréquent en cette saison qui pourrait détruire la récolte sinon la détériorer en partie particulièrement une fois bottelée. L’un des intervenants dans ce créneau rencontré à proximité de la subdivision agricole de M’Chedallah a bien voulu nous fournir quelques détails relatif à cette campagne de fenaison tel que les honoraires d’une faucheuse qu’il fixe dans la fourchette de 800 à 1000 DA l’heure. Les mêmes prix sont aussi fixés pour les râteaux pour le bottelage. Notre interlocuteur nous apprendra que les prix pratiqués cette année varient entre 50 à 55 DA la botte, il expliquera cette légère augmentation de 15 DA par rapport aux années précédentes à cause d’une hausse qu’il qualifie de vertigineuse du fil d’attache à raison de 11.150,00 DA le fardeau d’un quintal et encore il faudrait trouver la bonne qualité pour éviter les pertes des chutes. Saïd 45 ans nous informera que la meilleure qualité du fil d’attache qui reste la matière essentielle pour le bottelage est celle produite à Béjaïa ou importée de Turquie, en soulignant que la contrefaçon a aussi gangrené ce secteur au même titre que les pièces de rechange des machines agricoles.

Un des céréaliculteurs activant dans ce domaine soulignera sur un autre volet que les gagnants dans la bonne récolte du foin cette année sont sans conteste les éleveurs d’ovins, bovins et caprins. Une récolte qui les débarrasse d’abord de la hantise d’une pénurie jusqu’à la prochaine saison, ensuite l’abondance de la récolte influerait sur les prix qui seront revus à la baisse, mais aussi grâce au bon rendement de cette saison les cours des marchés à bestiaux seront maintenus au beau fixe sans aucun risque de chute ou de recul.

Un rendement qui est même encourageant pour la relance de la filière d’élevage.

Oulaid Soualah

Partager