Le hall du théâtre Malek Bouguermouh de Béjaïa est embelli depuis le 13 mai jusqu’à aujourd’hui par une exposition de l’artiste peintre Rachid Belabbas.
Le vernissage comprend trente œuvres, toutes dédiées à la Méditerranée et toutes réalisées sur fond bleu azur. De l’abstrait au figuratif, tous les styles y sont représentés. Les toiles ne sont pas titrées, et les visiteurs sont ainsi invités à y donner toutes les interprétations qui leur passent par l’esprit. L’artiste qui a la soixantaine bien sonnée et qui a pas moins de trente années de métier, explique qu’un titre même très bien choisi, endigue toujours l’interprétation et l’imagination des visiteurs. Un arbre qui perd ses feuilles exprime généralement la tristesse ou la vieillesse mais si l’œuvre n’a pas de titre, c’est-à-dire d’œillères qui limitent la vue, rien n’empêchera le visiteur d’avoir une interprétation tout à fait opposée à celle suggérée par le titre, comme par exemple la fin des problèmes pour une personne ou un pays. Les feuilles qui tombent peuvent aussi être le symbole d’une renaissance, d’une nouvelle génération, et, pourquoi pas, les prémices d’un nouveau régime politique. Les couleurs utilisées par l’artiste vont du bleu froid et impersonnel des grandes cités au rouge éclatant de l’intérieur des maisons kabyles, qui exprime ainsi toute chaleur légendaire de leur accueil. Une virée, un après-midi, au théâtre ne coûte rien et peut apporter beaucoup en matière de réflexion et d’évasion. Fonctionnaire de son état, flirtant à temps perdu avec les autres arts comme la musique, l’artiste peintre dit qu’il pratique la peinture surtout comme hobbies mais qui lui permet aussi d’arrondir les fins de mois pas toujours faciles. Il indique aussi que ce genre de manifestation lui permet de faire des rencontres intéressantes avec d’autres artistes et rester en contact avec son public.
B. Mouhoub