«Rencontrer Chikh El Hasnaoui fut comme aller à la Mecque»

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«Je me suis toujours inspiré des chansons de Chikh El Hasnaoui que j’ai toujours adoré», ne cessera de répéter El Hasnaoui Amechtouh, ou Madjid Aït Rahmoun de son vrai nom, au cours d’un entretien direct dans le cadre de l’hommage qui lui a été rendu le week-end dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou. A cette occasion, El Hasnaoui Amechtouh reviendra sur ses débuts dans le domaine musical, et sur ses œuvres qui ont fait de lui l’une des figures incontournables de la chanson chaâbi kabyle. Mais aussi sur sa rencontre avec le maestro du même genre de musique, Chikh El Hasnaoui. Une rencontre qui fut pour le «disciple» comme un pèlerinage. Il l’avouera d’ailleurs au cours du débat direct jeudi dernier au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri, au premier jour de l’hommage qui lui a été réservé. C’est Da Farhat, un tenancier d’une brasserie au 20e arrondissement de Paris qui réalisera le rêve de Madjid Aït Rahmoun, en le présentant au Maître. «Je l’ai emmené chez lui et le lui ai présenté comme étant un jeune plein de talent qui voulait suivre ses pas en Chaâbi», dira Da Farhat. «Amghar» comme Madjid surnommera El Hasnaoui, adoptera tout de suite le jeune artiste qui s’est présenté à lui et qui a été pour lui, une preuve vivante que Chikh El Hasnaoui existe toujours à travers ses fans qui continuent de l’admirer malgré son retrait de la vie artistique. «Il me disait d’être sérieux. Il me conseillera aussi la simplicité et la modestie. Il me dira une phrase dont je me rappellerai toujours. Amghar a dit : si tu respectes l’art, tu peux être sûr qu’il te le rendra, c’est comme ça que j’ai eu sa bénédiction», se rappellera El Hasnaoui Amechtouh. Son destin aura favorisé le chemin de l’art à celui de l’école. «L’on m’a fait sortir à 14 ans pour ensuite me lancer dans la couture, mais beaucoup plus à me consacrer à la chanson», expliquera Chikh Amechtouh. Il parlera aussi des périodes sombres de sa vie. Lui qui a vécu la période du terrorisme, connut de ce fait les menaces. Les «chasseurs de lumières» lui réclameront de l’argent, brûleront son atelier de couture. Mais aussi, révèle-t-il après le débat, cette mauvaise aventure sera la cause par laquelle sa femme accouchera d’un enfant aveugle et handicapé à 100%. Mais aussi de sa dépression qui le conduira en psychiatrie. Par ailleurs, et au cours du débat, certains des artistes qui ont côtoyé El Hasnaoui Amechtouh ou encore ceux qui ont travaillé avec lui, ont pris par à l’hommage. Appelé à témoigner sur l’œuvre et la vie du ténor, ces derniers se sont réjouis d’un tel événement. S’accordant à dire qu’il est homme à mériter pareille reconnaissance. Se succédant sur la scène, Djamel Chir, Rabah Oufarhat, Salah Maâmar, Arezki Baroudi, Mohamed Chemoum, Ouazib Med Ameziane, Taleb Tahar, Younes Boudaoued, lui ont tous témoigné leur respect. Dans une ambiance bon enfant, les artistes ont rappelé au nombreux public, l’entraide qui les a toujours distingués. Les mêmes artistes et d’autres ont par ailleurs enflammé la scène aux côtés d’El Hasnaoui Amechtouh, lors du gala tenu au second jour de l’hommage.

T. Ch.

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