“La wilaya de Tizi-Ouzou, où le taux de pénétration du gaz naturel n’était que de 17%, a bénéficié depuis l’année 2004 à ce jour, de multiples programmes nationaux dans le domaine du gaz naturel, visant à ramener le taux de pénétration en gaz naturel à la moyenne nationale qui était de 37%.”
Les deux premiers programmes nommés respectivement, le Programme Complémentaire et le Programme Complémentaire de Soutien à la Croissance, qui sont actuellement en voie d’achèvement, atteignant des taux de réalisation respectifs de 99.8% et 80.96%, ont permis de réaliser 1 644.09 km de réseau et de raccorder quelques 48 083 foyers, d’où l’atteinte de l’objectif assigné. Un autre programme à été inscrit à l’indicatif de la wilaya de Tizi-Ouzou, avant même la clôture des deux premiers, il s’agit du Programme Spécial des neuf wilayas, dont la convention a été entérinée pour une durée de 03 ans avec une consistance globale de 2 200 km de réseau. Ce programme devrait permettre le raccordement de 75 000 foyers, ce qui remontera le taux de pénétration à 60 %. Dans le cadre de ce programme, ce sont vingt-deux (22) Distribution Publiques qui ont été inscrites pour une consistance physique de 1 313 km, dont 1119 km sont en cours de réalisation, alors que 59 km de réseau de distribution ont fait l’objet de désistement et furent repris en appel d’offres du 05 septembre 2011 grâce à la dérogation accordée à la Direction de Distribution. Aussi, une vingtaine de communes sont retenues dans la partie Quartiers et Lotissements Sociaux, pour une consistance physique de 872.59 km, dont 300 km sont d’ores et déjà lancés en réalisation et ce pour faire bénéficier 27 100 foyers. Ces communes sont : Azazga, Fréha, Irdjen, Aït Yahia, Aïn El Hammam, Souk El Tenine, Mechtras, Illoula, Bouzeguene, Boghni, Tadmait, Larbaâ Nath Irathen, Aït Boumahdi, Aït Oumalou, Aït Toudert, Beni Douala, Beni Aïssi, Aït Mahmoud, Timizart, et Tizi-Ouzou.
En 2010, les pouvoirs publics ont décidé d’inscrire un autre programme au profit de la wilaya de Tizi-Ouzou, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 (PCCE) pour permettre d’atteindre un taux de pénétration du gaz historique. Ce dernier devrait, à l’achèvement des programmes, rivaliser avec celui de l’électricité et c’est justement là le grand défit. L’expertise technique du programme fait ressortir une consistance physique de 6 965 km pour alimenter 134 363 foyers. Vingt Distributions Publiques ont été recensées et soixante-sept (67) extensions à travers l’ensemble des communes. Il y a lieu de rappeler que l’appel d’offres relatif aux études de ce programme, a été lancé et les bureaux d’études retenus. Les programmes de raccordement au réseau de distribution du gaz naturel avancent de manière satisfaisante, comme l’attestent les réalisations physiques sur le terrain et les longueurs en exploitation ayant atteint les 1 847 km en fin 2011 contre 600 km seulement en fin 2006, soit un taux d’évolution de 300% en cinq ans. Comparativement avec une cadence de réalisation annuelle de 63,6 km en 2006, on a atteint le seuil, non négligeable, des 700 km en fin 2011. Il importe de rappeler au demeurant, que la concrétisation de tous ces programmes, combien consistants, n’est pas sans embûches. L’exécution des chantiers est confrontée aux aléas d’un environnement externe multi dimensionnel, délétère quelques fois. La première des contraintes est la géographie de la région, dont 94% appartient à la moyenne et la haute montagne, donc de nature rocheuse. S’ajoutent à cela les contraintes bureaucratiques, notamment la délivrance des autorisations par les gestionnaires du sol, ou encore les retards dans l’élaboration des plans nécessaires par les autorités concernées.
Les capacités d’études et les moyens de réalisation limités en sont d’autres lacunes. Mais la contrainte majeure reste celle du manque de foncier public, sachant que 98% des terres relèvent du domaine particulier, c’est-à-dire des propriétés privées, dont les propriétaires s’opposent au passage des conduites de gaz, et plus particulièrement au réseau de transport. Il convient de souligner, au passage, que nombre de projets n’ont vu le bout du tunnel qu’après réquisition par la force publique, à l’instar des trois distributions Publiques de Beni Douala, Beni Zmenzer, et Maâtkas. Les projets devant alimenter Ifarhounene, Ath Bouyoucef, et Irdjen cumulent également un retard considérable à cause d’une opposition.
De ce fait, la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées, collectivités locales et autorités de wilaya, est plus que souhaitée, elle est impérative et ce, afin de nous permettre de mener à bien notre mission qui est de généraliser la pénétration du gaz naturel à travers la wilaya et d’achever les différents programmes alloués à la région dans les délais fixés.
Il convient de souligner, dans ce sillage, qu’un plan de communication externe a été échafaudé à l’effet de réduire les effets néfastes de l’environnement externe, à travers les différentes occasions qui s’offrent à nous, notamment les réunions avec les autorités, les associations, les comités de villages et la relation avec la presse locale. Si la construction de ces nouveaux réseaux de gaz constitue un pari difficile, leur exploitation s’annonce déjà comme un enjeu majeur et un défit à relever. C’est pour cette raison que la Direction de Distribution imagine présentement les moyens, tant humains que matériels, nécessaires pour assurer une gestion efficiente de ces ouvrages qui gagnent en longueur d’année en année, et garantir une continuité de la fourniture du gaz et la sécurité des abonnés par leur information et leur sensibilisation sur son utilisation.
C’est dans cette optique que nous avons mis sur pied un plan de recrutement sur le moyen terme, visant à renforcer davantage les districts gaz en gaziers de distribution et les agences commerciales pour la petite intervention ainsi que la division études d’exécution et travaux pour la surveillance et le suivi des chantiers parsemés à travers le territoire de la wilaya. Le personnel gazier fraîchement recruté participera à la construction des réseaux futurs dans l’objectif de faciliter leur exploitation, une fois mis en service. Parallèlement au renforcement des structures en effectifs, un plan infrastructures a été également élaboré visant à créer de nouvelles entités, agences commerciales et districts gaz, en plus des démarches que nous avons entreprises auprès des autorités compétentes, pour l’acquisition de logements au profit des agents assurant l’astreinte afin de garantir une meilleure présence des exploitants et assurer, par là une continuité de la fourniture irréprochable, ceci d’une part, et veiller à la sécurité des usagers et leur bien être d’autre part. Le dernier accord du Conseil d’Administration de la SDC, que nous saluons au passage, quant à la création de trois districts gaz qui s’ajouteront aux quatre déjà existants, ne fait que conforter et valoriser l’activité gaz pour l’avenir. Tout cela fera du gaz naturel, à Tizi-Ouzou, un chalenge, voire un pari, que la Direction de Distribution est résolue à gagner.
Ch. B.