Le développement du monde rural semble être le souci permanent des pouvoirs publics qui ne lésinent sur aucun moyen pour apporter les commodités indispensables pour une vie décente aux populations des villages enclavés. Le plan de proximité de développement rural intégré (PPDRI) répond justement à cet objectif en prenant en charge aussi bien des actions individuelles inhérentes aux besoins de chaque individu et des actions collectives concernant les besoins de tout un village.
C’est dans cette optique que Béni Djemhour, une bourgade enclavée, juchée sur la protubérance d’une colline dominant la haute vallée de la Soummam, et relevant de la commune d’Amalou, a eu le privilège de bénéficier d’un PPDRI, une chance pour ainsi dire de la population locale de sortir de l’ornière. Il faut dire aussi que la nature qui agrémente la région d’un charme inaltérable accentue la dureté de la vie des populations vivant dans nos campagnes. Béni Djemhour a bénéficié donc d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 37 millions de dinars destinés à la création de projets multisectoriels. Dans le cadre collectif, 20 millions de dinars ont été dégagés pour l’aménagement de la route principale reliant cette bourgade au chef-lieu, la réalisation et la réfection des réseaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement, l’ouverture de plusieurs pistes agricole et l’aménagement d’un terrain de sport déjà existant. Les 17 millions restant ont été affectés à des actions individuelles rentrant dans le cadre de l’emploi de jeunes pour le financement de projets agricoles initiés par des jeunes promoteurs désireux créer leurs propres entreprises.
Le créneau le plus en vu choisi par les jeunes chômeurs inscrits dans le plan reste l’élevage d’ovins et caprins, deux activités bien adaptées en haute montagne. Bon nombre de villageois trouvent une aubaine dans le PPDRI qu’ils jugent comme étant le seul support qui puisse aider les populations rurales à se développer, souhaitent que cette action louable des pouvoirs publics soit généralisée à tous les villages des communes reculées et enclavées. Les habitants de ce village ont bénéficié aussi d’une cinquantaine de logements ruraux durant les cinq dernières années.
Seulement, les embuches administratives, bancaires et autres ont entravé pas mal de jeunes dans la réalisation de leurs projets dont certains ne sont pas arrivés au bout de leur peine en abandonnant leurs entreprises, ne supportant pas les difficultés.
Le PPDRI reste une chance de développement des populations vivant en zones rurales tant qu’il comprend les actions collectives et les actions individuelles.
Mais, dans le cadre des actions collectives, certains projets sont amputés par les organismes chargés d’accompagner les promoteurs dans les projets souhaités au lieu de les aider à les concrétiser et dans le cadre des actions individuelles, les jeunes qui voulaient s’insérer dans la vie active par le biais des créations de petites entreprises butent sur des entraves bureaucratiques qui les découragent à plus d’un titre.
L. Beddar