Le phénomène se répand à Akbou !

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Aucune statistique fiable n’est disponible, mais les rues de Béjaïa se chargent sans cesse de nous édifier sur cette réalité amère, celle des enfants endurant les affres de la pauvreté de la maltraitance et de l’exploitation qui ne dit pas son nom. En effet, la misère sociale aidant, de nombreux pères de familles, probablement pris entre le marteau et l’enclume, se voient contraints de faire travailler leur progéniture afin de pouvoir faire face aux aléas de la vie. Dans bien des cas, ils quittent les bancs de l’école à un âge précoce, pour trouver refuge dans le secteur tertiaire comme garçon de café vendeur à la sauvette ou journalier. Les exemples sont légions à Akbou. Des employeurs indélicats trouvent en ces jeunes, une main d’œuvre au rabais. Toute honte bue, ils les vouent, contre des clopinettes, aux tâches les plus ardues. L’esprit embué les yeux rouges de fatigue, Hakim, 15 printemps, traîne un corps frêle et souffreteux. « Je ne vais plus à l’école depuis déjà trois longues années. Quand on est pauvre, on n’a pas le droit à l’instruction. Mon père m’a poussé à abandonner l’école pour l’aider à subvenir aux besoins de la famille. J’ai perdu ma mère quand j’avais cinq ans. Mon papa avait pour seule et unique préoccupation de nous nourrir. M’envoyer à l’école, n’était pas pour lui une priorité», confesse Hakim, vendeur à l’entrée du marché de véhicules d’Akbou. Des propos, à la fois pathétiques et lourds de sens, mettant à nu toute l’ampleur de la souffrance endurée par ces « enfants -adultes ». Des enfants pourtant « juridiquement protégés par la loi fondamentale algérienne, qui insiste, dans son article 53, que l’enseignement est obligatoire, de même que la Convention des droits de l’enfant garantit l’éducation sur la base de l’égalité des chances », rappelle un juriste. Une belle phraséologie sèchement démentie par la réalité du terrain, où ces innocents subissent une succession de coupstordus.

N. Maouche

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