La projection-vidéo sur le tabagisme annulée

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La journée de sensibilisation contre le tabagisme que devait abriter, jeudi dernier, la salle des fêtes de la ville, s’est finalement déroulée dans la cour, ce qui a eu pour effet de réduire comme une peau de chagrin les activités prévues par les animateurs de la maison de jeunes. «Nous sommes arrivés avec notre matériel de projection vidéo, pour présenter un documentaire sur le tabagisme, avec des témoignages de spécialistes. Nous pensions ainsi provoquer une séance de débats. Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, nous avons constaté qu’il nous était impossible d’utiliser la salle des fêtes, qui est dans un état de décomposition avancé les odeurs d’excréments sont insupportables. On ne peut donc pas inviter des gens à une séance de projection dans de telles conditions», a expliqué le groupe d’animateurs de la maison de jeunes, composé de deux psychologues, d’un conseiller pédagogique à la jeunesse et d’une chargée à la communication. «C’est inacceptable de laisser une telle salle dans un état de délabrement total. Les autorités locales doivent procéder à sa fermeture et lancer en urgence les travaux de sa réfection. Et dire qu’elle continue de servir de lieu d’entraînement aux clubs sportifs. C’est inadmissible», a abondé dans le même sens un travailleur de l’APC, affecté à la maison de jeunes. L’activité de cette journée de sensibilisation a ainsi été réduite à l’affichage de quelques textes et photos sur les dangers du tabagisme. «La méthode de sensibilisation par voie d’affichage ne suffit pas à elle seule, elle est dépassée, et ne produit pas les résultats escomptés. L’Etat doit songer à réfléchir à d’autres procédés et techniques de communication plus appropriés, afin d’attirer les jeunes, les intéresser et enfin les sensibiliser sur un sujet donné», a expliqué le conseiller pédagogique, M. Tahraoui Mohamed, tout en déplorant ce type d’entraves qui empêchent la réalisation d’un travail convenable. Sans la séance de projection, l’affichage et les prospectus et dépliants n’ont pas attiré grand monde, à l’exception de quelques rares curieux qui se donnent la peine de regarder les photos choquantes des maladies provoquées par le tabagisme. Selon des chiffres communiqués par M. Tahraoui, le nombre de fumeurs dans les CEM et lycées est en nette progression en Algérie. «Ils sont plus de 16% de fumeurs, garçons et filles, dans ces établissements scolaires, dans un pays qui compte plus de 15 mille morts par an à cause des maladies liées au tabagisme», conclut-il.

S. L.

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