La qualité de l’enseignement supérieur en débat

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L’université de Béjaïa a organisé du 29 au 31 du mois de mai, un séminaire se rapportant à la qualité de l’enseignement supérieur et dont le thème est « l’université et l’assurance qualité ».

Une rencontre à laquelle ont pris part, en plus de la famille universitaire de Béjaïa, des universitaires du Maroc, de Tunisie, de Libye, de France et de Grande Bretagne.Tout ce beau monde s’était fixé comme objectif fondamental, de promouvoir la culture de la qualité au sein de l’université algérienne. Ce séminaire s’inscrit dans un contexte de création de systèmes d’assurance -qualité devant permettre aux hautes écoles et aux universités de mettre en place les conditions nécessaires pour garantir, de manière durable, une haute qualité de l’enseignement, de la recherche et des services. Durant deux jours, les participants à cet événement ont débattu des questions se rapportant aux manques et aux entraves que rencontrent les structures d’enseignement supérieur et, par là des solutions et des stratégies à entreprendre pour améliorer les capacités humaines et structurelles dans l’enseignement scientifique et technologique. L’autre visée de cet évènement est la promotion, le renforcement et l’application du système d’accréditation dans les universités et les institutions et ce, pour répondre aux exigences du marché aux priorités et aux besoins nationaux, dans une stratégie dont l’objectif reste le développement durable. Avant de déboucher sur des solutions, les intervenants ont d&ucirc,; d’abord, diagnostiquer les faiblesses qui caractérisent l’enseignement supérieur actuel dans les universités des états membres, notamment, algériennes. Le professeur El Hattab Ahmed, intervenant marocain, a soulevé quelques unes de ces faiblesses, notamment celles relatives à la recherche universitaire. Celui-ci fait état d’une grande faiblesse du système de recherche dans les universités maghrébines. Selon lui, une motivation substantielle, pour les chercheurs qui interviennent directement ou indirectement dans le développement des entreprises, pourrait être une solution efficace à même d’encourager la continuité et la persévérance dans la recherche scientifique, ce qui engendrera des répercutions positives sur la qualité. Mme Mezache Nacira, du MESRS d’Alger, a animé une conférence qui s’inscrit dans le même ordre d’idée que celle du professeur El Hattab et à travers laquelle les faiblesses et les disfonctionnements qui prévalent au sein de l’enseignement supérieur ont été savamment diagnostiqués. Consciente des carences qui gangrènent l’université algérienne, Mme Mezache estime que l’université si elle veut atteindre l’efficience et la qualité doit inéluctablement « sortir de sa citadelle pour aller vers un changement obligatoire, conforme aux standards internationaux ». C’est-à-dire qu’elle doit suivre les tendances internationales actuelles que sont, entre autres, « la démocratisation de l’université l’affirmation de son rôle dans l’économie et l’introduction des indicateurs de rentabilité dans l’enseignement universitaire ». Néanmoins, la quête de ces nouvelles tendances, selon la conférencière, nécessite des moyens logistiques, financiers et humains colossaux ainsi qu’un gros lot de volonté de la part des institutions tout comme de la part de tous les acteurs universitaires. Le constat étant fait, la conférencière citera une foultitude de disfonctionnements desquels devra immanquablement se débarrasser l’université algérienne pour pouvoir, par la suite, lancer le processus de réformes qui, d’après elle, « ne se limite pas seulement à l’apport du système LMD ». « Ces disfonctionnements sont multiples, à commencer par l’inexistence d’un plan de développement et d’objectifs », constate Mme Mezache, qui plaide pour la mise en place d’une commission ayant pour tâche la mise en place d’un plan d’action afin d’assurer la qualité avec l’implication de toute la famille universitaire. Autres disfonctionnements, toujours selon Mme Mezache, c’est l’absence de l’évaluation des compétences, que nourrit la peur d’être évalué ou encore la désorientation de l’étudiant qui est due, estime-elle, à un éloignement de celui-ci avec son administration. Par ailleurs, il parait important de signaler que, malheureusement, durant ce séminaire, il a été constaté l’absence totale des étudiants. Une absence qui n’a d’ailleurs pas échappé au recteur de l’université de Béjaïa, à qui est revenu l’honneur d’ouvrir les activités du séminaire et qui s’est étonné de voir, devant lui, une salle quasiment vide. Cette absence pourrait s’expliquer, sans doute, par la fait que ce séminaire, bien qu’intéressant, soit intervenu au beau milieu de la période des examens où les révisions passent en premier pour les étudiants.

M.H. Khodja

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