Des militants du FFS de la fédération de Tizi-Ouzou ont exprimé leur inquiétude concernant la situation interne de leur formation, suite aux derniers événements qui ont secoué la maison du plus vieux parti de l’opposition et ce à travers une déclaration.
Intitulée « Où va le FFS ? », cette déclaration datée du 1er juin 2012 est une sorte de plate forme sanctionnant la réunion tenue vendredi dernier par un groupe de cadres et de militants du FFS dans la ville de Bouzeguene. Une réunion à laquelle avaient pris part quelques 200 personnes, venues des différentes wilayas du pays avec à leur tête l’ex Premier secrétaire du FFS, Karim Tabou. « Notre parti traverse une crise majeure. Elle se traduit par une dérive dangereuse dans ses principes, ses fondements et ses valeurs », lit-on d’emblée dans la déclaration des militants qui se disent inquiets de l’avenir de leur parti, suite aux derniers événements ayant touché le FFS après la proclamation des résultats des législatives et les décisions de suspension et d’exclusion à l’encontre de certains cadres dont Karim Tabou et Samir Bouakouir. En s’adressant à l’actuelle direction du parti, les rédacteurs du communiqué s’interrogent : « Où va le FFS ? Pourquoi ce long silence ? Qu’attend la direction nationale pour convoquer l’instance nationale habilitée à évaluer la situation du parti ? Comment a-t-on osé remercier le Conseil constitutionnel pour avoir attribué un quota de sièges supplémentaires au parti ? ». Des questions que s’est déjà posées l’ex Premier secrétaire du parti, élu député dans la circonscription de Tizi-Ouzou, au lendemain de la proclamation des résultats de recours par le Conseil constitutionnel et qui ont valu, d’ailleurs, la suspension pure et simple de Karim Tabou par le Premier secrétaire Ali Laskri. Une décision que les militants de la fédération de Tizi-Ouzou condamnent vigoureusement et à travers elle, toutes les démarches de l’actuelle direction menée par Ali Laskri. « Nous, militants du FFS, ancrés dans ses valeurs, condamnons fermement les mesures et sanctions arbitraires et réfutons la conduite impérieuse de la gestion du parti menée par l’actuelle direction », s’insurgent ces militants qui accusent les actuels dirigeants de faire dans le chantage et l’intimidation à l’encontre des voix discordantes au sein du FFS.
«Paradoxalement, au lieu d’apporter des réponses à ces attentes, la direction nationale fait dans l’intox, l’intimidation, le chantage, la corruption et la menace de sanctions », lit-on en effet dans la déclaration. «Cette attitude violente et répréhensible concourt à l’éclatement du parti. Elle est à contre sens de l’une des principales recommandations du président du parti régenté sur le rassemblement des énergies », poursuivent les rédacteurs qui font de ce rassemblement un véritable projet politique à l’antipode de celui menée par l’actuelle direction. « Bien entendu, ce rassemblement constitue en soi un projet politique et doit obéir à une éthique de débats, une adhésion aux principes fondateurs du parti et à un partage de responsabilités, il ne s’agit ni d’une auberge espagnole ni de l’exercice de discipline autoritariste ». Les pourfendeurs de la ligne actuelle du FFS, se disent animés d’une grande volonté afin de faire aboutir leur projet, à savoir remettre le FFS sur sa véritable ligne. « Nous, militants de la fédération de Tizi-Ouzou, réunis à Bouzeguene, lançons un appel à toutes celles et tous ceux restés fidèles et attachés aux principes fondateurs du FFS, jaloux de son autonomie, pour faire l’effort politique pour la concrétisation de cet objectif. Transcender les subjectivités et les faux clivages constitue un acte politique responsable », écrit encore le groupe de militants.
A.C.