Est-ce la bonne ? Le procès sur l’assassinat de Lounès Matoub est annoncé pour le 10 juillet prochain

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Est-ce la bonne ? Le procès sur le lâche assassinat du chantre de la chanson kabyle, Lounès Matoub, se tiendra-t-il enfin ? Si l’on se refaire aux déclarations du porte-parole de la fondation Matoub, ledit procès qui tient toujours en haleine toute la Kabylie aura lieu le 10 juillet prochain. Voilà donc bien ce que ne peut que soulager la population kabyle, elle qui a démontré encore une fois qu’elle porte toujours haut son idole.

Le triste anniversaire de l’assassinat de l’enfant d’Ath Douala, faut-il le signaler, n’est pas passé inaperçu, bien au contraire, l’événement a mobilisé toute la région. Preuve en est que la Kabylie n’a nullement oublié son enfant. Un enfant lâchement assassiné le 25 juin 1998 et qui doit se retourner dans sa tombe tant que les auteurs et les commanditaires de cet horrible crime ne sont pas encore condamnés.

C’est dire que le procès qui devrait élucider plein de choses et lever le voile sur beaucoup de zones d’ombre soulagera plus d’un. Ce n’est qu’après avoir tirer au clair les dessous de ce dossier que la victime, feu Matoub se reposera une bonne fois pour toute. La population qui n’a jamais abandonné la famille Matoub dans sa quête de “vérité” sur cet assassinat brûle encore d’envie de savoir qui était derrière ce crime survenu à Tala Bounan. Autant la famille du défunt, que bien des voix en Kabylie tiennent en suspiscion la thèse d’un acte terroriste cela malgré le fait que le GIA à l’époque a revendiqué l’assassinat quelques jours après le drame. La tenue du procès permettra, en outre, aux deux assassins présumés, à savoir Abdelhakim Chenoui et Malik Medjnoun, de connaître leurs sorts, eux qui sont en détention préventive depuis 2000. Plusieurs autres noms ont été avancés comme étant impliqués dans le crime. On a cité notamment Mahiedine Boudjenah, Khettab Arezki, Kamel Bechatene, Ali Ghedouchi pour ne citer que ceux là. Tout ce beau monde n’a pas été pour dissuader la famille Matoub de lâcher l’autre thèse disant que Lounès n’a pas été tué par des terroristes. Qui sont donc ces criminels ? Une liste d’une cinquantaine de témoins dont figurent des personnalités politiques et de hauts responsables de partis a été remise par Malika Matoub, la sœur de Lounès, lors du dernier report dudit procès. D’aucuns savent en Kabylie que la famille Matoub a clairement accusé d’influantes personnalités de la région. Le procès a été programmé et reporté en trois reprises, la dernière en date remonte au 8 juillet 2008, à la demande de la partie civile, pour complément d’enquête. Depuis, l’opinion publique attend l’enrôlement de cette affaire. La Kabylie doit se sentir soulager avec l’annonce faite par la fondation Matoub soutenant que le procès se tiendra le 10 juillet prochain. Habituée au coup de théâtre, lorsqu’il s’agit d’une affaire cruciale comme celle-ci, la région préfère, toutefois, attendre le jour “J” pour pousser l’“ouf», qui l’étouffe depuis 12 ans. C’est que cette même Kabylie d’un passé riche en rebondissements ne croit plus qu’au concret.

Cela même si, cette fois, tous les atouts semblent virer dans la bonne direction pour la tenue de ce fameux procès. L’annonce a été quand même faite par une partie prenante dans ce même procès. Et puis, on croit savoir que les auditions des témoins ont été faites.

Cela dit, il faudra attendre pour voir, comme dirait l’autre. La date du 10 juillet 2010 s’inscrira-t-elle dans les annales de l’histoire de la Kabylie ?

Quoi qu’il en soit, la Kabylie, à l’image de la famille du chantre Lounès Matoub, ne semble pas prête à lâcher prise dans sa quête de “vérité” sur le lâche assassinat qui a secoué la région et l’a mise d’ailleurs à feu et à sang plusieurs jours durant lors de ce fatidique été de l’année 1998.

Plus d’un trouve que c’est plutôt inconcevable voire “honteux” et même “douteux” de laisser traîner un dossier 12 ans durant. Pour la Kabylie, il est bien temps d’en finir et rendre justice à celui qui a sacrifié toute sa vie pour “une Algérie meilleure et une démocratie majeure”.

M. O. B.

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