La liberté de la presse, parlons-en

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S. Ait Hamouda

Hier, c’était la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. En Algérie, on commémore les dizaines de victimes de l’intégrisme et de l’intolérance. Par le couteau, la «mahchoucha», les bombes, le pistolet, c’est ce à quoi était exposé le journaliste. Ils rasaient les murs, ils ne prononçaient mot sur leur métier qu’ils cachaient aux autres, à eux même, à leurs familles. Ils allaient à leur journal la peur au ventre, n’étant pas sûrs de rentrer chez eux, de rejoindre leurs proches, et se prenant de frayeurs lorsqu’une ombre apparaît au coin d’une rue.

Ils s’arment de courage quand le devoir les appelle, pour une mission dans les fiefs patriotiques où des Algériens combattent les tangos les armes à la main. Nonobstant, ce sont des dizaines d’hommes et de femmes à être assassinés par la bête immonde, dans le silence ; sitôt mis en terre, il est effacé de nos mémoires. On remet une dalle, une chape de plomb sur le souvenir, on le ré-enterre encore une fois en ne l’évoquant plus. C’est comme ça qu’on remercie les journalistes morts pour notre liberté.

C’est comme ça, en déposant une gerbe de fleurs, en récitant la Fatiha, et puis on se disperse, dans le calme. Chacun vaque à ses occupations une fois cette formalité accomplie, par acquis de conscience quand celle-ci existe. Toute société a besoin d’une presse libre et indépendante, mais que dire de ces deux concepts qui vont ensemble et pourtant ignorés par monsieur tout le monde. N’est-ce pas qu’«un processus démocratique (ne) fonctionne (que) si la population est informée de manière indépendante et (que) si l’on encourage des débats ouverts et inclusifs.

À cet égard, nous devons aussi prendre en compte les incidences, négatives et positives, de l’intelligence artificielle sur l’exercice des droits de l’homme, des processus démocratiques et l’État de droit.» Mais, il s’avère que si l’on ne fait pas attention, il en sera de cette indépendance ce qui est et était de toutes les émancipations possibles et imaginables. Autrement dit, pas une once de liberté ne sera accordée au pauvre journaliste s’il ne décide pas de l’acquérir par lui-même, par son combat.

S. A. H.

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