Les habitants menacent d’investir la rue

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Les habitants du quartier des 70 logements, situé à quelques encablures du siège de la wilaya de Bouira, ne cessent de dénoncer « le mépris » des autorités locales à leur égard. Ainsi, ces citoyens se disent avoir été oubliés par les pouvoirs publics, notamment en matière d’aménagement de leur cité.

En effet, cette dernière ne dispose d’aucune commodité ni même un semblant d’aménagement. Crevasses et autres nids de poule y sont légion, les canaux d’assainissement sont dans un état déplorable, et pour cause, ils n’ont pas été entretenus depuis près de 40ans, sans parler de la décharge publique qui se trouve à proximité des habitations. Cet état des lieux, laisse penser à un véritable bidonville au cœur de Bouira. « Effectivement, notre cité est l’un des derniers bidonvilles du chef-lieu de wilaya », ont affirmé ces habitants. Pour rappel, au mois de mars dernier, ces mêmes citoyens ont interpellé les autorités de la wilaya, à leur tête le premier magistrat de Bouira, dans le but d’intervenir « en urgence ». Cela dit, ces requêtes et doléances à répétitions n’ont pas eu selon toute vraisemblance, l’écho escompté. À ce sujet, Mansour un habitant de cette cité dira : « Les autorités refusent de nous écouter! Ils nous ont dit de faire des demandes, on les a faites. Ils ont dit par la suite, attendez un peu, on a attendu plus qu’il ne le faut. J’ai bien l’impression qu’ils se moquent éperdument de notre sort », a-t-il noté. Avant de poursuivre d’un ton grave : « Si nos élus et autres commis de l’Etat persistent à faire la sourde oreille, on sera bien obligés d’employer la manière forte! ». D’ailleurs, dans ces mêmes colonnes, il a été fait état de l’exaspération de la population face à cette situation qualifiée « d’intolérable ».

Un membre du comité de quartier, soulignera à ce propos : « Nous avons à maintes reprises alerté l’opinion publique sur notre triste sort, mais en vain. Aussi bien la radio de Bouira, que la presse locale ont été informées. Mais force est de constater que tout cela, n’a servi à rien, nous envisageons sérieusement de recourir à des actions de rue », a-t-il menacé. Et de prendre l’exemple sur la localité d’Ouled Bellil.

À titre indicatif, la population de cette dernière a fermé plusieurs fois la RN5 et l’autoroute Est-Ouest, pour dénoncer « la mal vie », dont-elle se dit être victime. « Récemment encore, les habitants de Ouled Bellil, ont manifesté contre la misère qui les entoure. On devrait en faire autant, car selon moi, c’est le seul et unique moyen, pour nous faire entendre », soutiennent-ils. Concernant les requêtes antérieures, adressées respectivement au P/APC et au chef de daïra de Bouira, notre interlocuteur s’est empressé de nous montrer les copies avec accusés de réception. : « Ces documents attestent que nous avons fait toutes les démarches légales, pour prévenir les autorités concernés. Mais en dépit de cela, aucune suite ne nous a été destinée. Cela s’appelle tout bonnement de la hogra ». Quoi qu’il en soit, les citoyens des 70 logements se sont dit  » déterminés à aller jusqu’au bout », pour avoir enfin, un quartier digne de ce nom

Ramdane B.

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