Un groupe de militants protestataires du Front des forces socialistes (FFS), lancent un appel aux militants et sympathisants du parti afin d’extirper ce dernier des mains de ceux qu’ils qualifient d’« imposteurs qui veulent souiller la sang des martyrs du FFS ». Dans une déclaration transmise hier à la rédaction, signée à Alger par vingt-trois militants se proclamant protestataires du FFS et dont la plupart sont connus pour avoir été en conflit avec la direction de leur parti depuis 2006, Ahmed Ali Tahar, Ibrahim Abdelkader, Brahimi Mohamed, Mohand Oussaid Abdelkader, Hanifi Massinissa, Amri Makhlouf, Firad Laid, Si Larbi Hanafi, Zouia Farid, Amokrane Lakhdar, Kaci Ramdane, Melbouci Chérif&hellip,; ces derniers ont tenu également à dénoncer les résultats du scrutin législatif du 10 mai dernier où, selon eux, « la fraude a offert une victoire inespérée à un parti qui, après avoir frôlé le musée, a pu récupérer (ou vice-versa ?), organiquement, le chef de l’Etat et son programme, dans la perspective des présidentielles de 2014, dont la feuille de route n’est autre que la préparation de sa succession ». Une succession que les protestataires qualifient de « consensuelle » suite à « des négociations des appareils de partis, y compris le FFS qui troque ainsi, dans une opacité totale, son rôle d’opposant contre celui d’un faire valoir contre la volonté et à l’insu des militants ». Pour les signataires de la déclaration « l’appareil du FFS n’a pas seulement dévié de sa ligne politique originelle, mais a changé de camp. Des signes avant coureurs étaient perceptibles déjà en 2006 et dénoncés en temps réel par les militants qui avaient pris leur responsabilité devant l’histoire, un certain 31 Août 2006, date symbole de la Protesta, qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, continue de revendiquer l’instauration d’un débat militant à tous les niveaux des structures et la fin de la confiscation de la décision politique par l’appareil ». Pour les protestataires « un traitement exemplaire » version 2006, dicté à « partir de Lausanne et savamment mis en pratique par l’appareil » a été leur « récompense ». Aujourd’hui, ajoutent les signataires, le potentiel de sympathie pour leur parti « a été brisé par la position inédite de l’actuelle direction qui a préféré hypothéquer les fondamentaux du FFS contre quelques strapontins octroyés par les décideurs d’un système pourtant finissant ». Les protestataires s’élèvent également contre les pratiques de l’actuelle direction, laquelle selon eux « continue, dans sa logique autiste et suicidaire, à exclure militants et cadres qui ont osé dire Non à ceux qui ont dit Oui à la normalisation du FFS ». Tout en dénonçant ce qu’ils qualifient de « l’enlisement du débat vers des luttes de caniveau, l’invective et les règlements de comptes entre camarades », le groupe lance un appel à tous les militants et sympathisants pour « prendre en main le destin du parti afin de l’extirper des mains des imposteurs, tapis dans l’ombre, qui veulent souiller le sang des martyrs du FFS, reniant ainsi son combat pour une Algérie libre et démocratique ». Dans leur déclaration, le protestataires, tout en appelant les nouveaux élus du FFS à quitter ce qu’ils qualifient de chambre d’enregistrement et à « rejoindre les rangs des militants sincères qui mènent le combat pour un FFS libre de ses décisions », ont appelé également à « une rencontre ouverte à tous les militants, sans exclusive afin d’en finir avec la fatalité qui semble coller à notre parti, pour élaborer des perspectives à même de se réapproprier l’instrument du combat démocratique, le FFS », tout en ajoutant qu’une « initiative dans ce sens est en préparation ».
A. C.
