Plaidoyer pour un statut de parc national

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Ayant une grande valeur historique pour avoir abrité le PC de l’ALN de la wilaya III lors de la révolution, la forêt de l’Akfadou

est aujourd’hui totalement à l’abandon.

Elle est livrée, sans défense, aux haches des habitants de la commune, lesquels, il faut le reconnaître, sont souvent obligés de recourir à l’abattage des arbres pour se procurer du bois de chauffage, ou même de cuisson, faute de raccordement au gaz de ville et de non disponibilité de gaz butane. Préserver cette belle forêt ou la défigurer pour se chauffer en hiver !? C’est là un terrible dilemme que vivent les habitants des 14 villages d’Ath Mansour dans la commune d’Akfadou. Il ne serait peut-être pas inutile de se rappeler cette réponse, faite par un habitant de la commune à un responsable de la wilaya qui lui reprochait de couper du bois dans la forêt : «Ici, en hiver quand il neige, vous couperiez votre meilleur olivier pour réchauffer vos enfants». C’est dire toute l’urgence qu’il y a de raccorder l’ensemble des villages de la région au gaz de ville. En organisant le Festival de l’Akfadou, qui durera du 14 au 18 juin, l’objectif des responsables de l’association Bénévolat Thiziri Ferhoune et de l’APC d’Akfadou n’est autre que d’attirer l’attention des responsables concernés sur la région d’Ath Mansour et de demander, ainsi, un statut de parc national pour la forêt d’Akfadou. Dans un document diffusé pour annoncer l’évènement, les organisateurs mettent en avant toutes les potentialités touristiques, économiques, culturelles et artisanales de la région. Le festival, qu’ils envisagent d’inscrire dans la durée, pourra servir, argumentent ses initiateurs, «de tremplin à bien d’autres activités qui aideront au développement de la région». Ils évoquent, notamment, le développement du tourisme de montagne, vu que tout s’y prête pour ce genre d’activités, la valorisation du patrimoine naturel, culturel et artisanal de la région, à l’instar du Lac Noir de l’Akfadou (Aguelmime Averkane), et la préservation des villages et sites kabyles anciens. Quant au programme de la 1ère édition du Festival, qui s’étalera sur cinq jours, il est riche et varié et comprend, entre autres activités, des expositions, des conférences, un concours de chant, du théâtre, des monologues, des galas artistiques et des spectacles pour enfants. Des visites touristiques sont également prévues, notamment au dernier moulin traditionnel encore en activité dans la région.

B. Mouhoub

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