Une cinquantaine de travailleurs de la cimenterie de Sour El Ghozlane, à 40 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont organisé hier, une journée de protestation dans le but de réclamer le versement de la totalité de leur prime de rendement, paralysant, ainsi, partiellement, cette importante unité de production de ciment.
Contacté par nos soins, le PDG de l’entreprise, M. Rezig, a réfuté tout mouvement de protestation au sein de cette usine en déclarant : «Nous n’avons enregistré aucune perturbation. L’usine tourne à plein régime». Il nous a invités, ensuite, à nous rendre sur lieux. « Vous n’avez qu’à faire un saut à la cimenterie et vérifier par vous-même », nous a-t-il lancé. Une fois sur les lieux, on a constaté que les travailleurs de l’usine étaient effectivement en débrayage et, parmi eux, deux grévistes de la faim. Ces derniers nous ont expliqué les raisons qui les ont poussés à entreprendre une telle action. Sid Ali, un quinquagénaire, ouvrier dans cette usine depuis prés de 20 ans, a déclaré que « la cimenterie de Sour El Ghozlane a enregistré un bénéfice net de prés de 135 milliards de centimes. Nous sommes classés parmi les trois premiers à travers le territoire national. De ce fait, il est tout à fait normal qu’on perçoive nos primes de rendement. Cette dernière a été estimée à 10 milliards de centimes à redistribuer aux travailleurs ». Il poursuivra en pointant du doigt les actionnaires pour avoir «réduit cette somme de 20%» au cours de l’AGO qui s’est tenue avant-hier, «c’est un scandale!», s’écriera-t-il. Au même moment, et dans la confusion la plus totale, un syndicaliste affilié à l’UGTA a fait son apparition dans le but de calmer les esprits, mais sans vraiment y parvenir. En plus, dans les couloirs de l’administration, des affiches ont été collées par les travailleurs, sur lesquelles il était clairement mentionné : « Nous appelons les travailleurs de la cimenterie à retirer leur confiance à la section syndicale». Djamel, un protestataire nous a indiqué que «la section syndicale de l’usine est de mèche avec les actionnaires. Elle ne défend ni les droits des travailleurs, ni même leurs intérêts». A ces accusations, le coordinateur UGTA de la cimenterie de Sour El Ghozlane a rétorqué : «Nous défendons, becs et ongles, les droits de nos syndiqués. D’ailleurs, nous maintenons la pression sur les actionnaires dans le but d’obtenir les dix milliards pour les primes de rendement».
Enfin, il est utile de souligner que nous avons sollicité le DG de la cimenterie pour avoir sa réaction sur ce problème de prime de rendement et qu’en dépit de nos multiples appels, M. Rezig n’a pas daigné nous répondre.
Ramdane B.