Sale week-end pour Belkhadem

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Comme il fallait s’y attendre, la réunion statutairement ordinaire du CC du FLN a connu, durant la matinée d’hier, une entame des plus «musclées».

En effet, dès l’heure prévue pour l’ouverture des travaux, une réunion a été tenue entre Abdelkhadem et le Comité des sages, pour tenter de trouver un compromis sur le mode de scrutin à bulletins secrets ou à mains levées, mais, elle s’est achevée, sans qu’aucune solution ne soit trouvée à la crise qui secoue le parti. Auparavant, Belkhadem et plusieurs membres de la direction du parti ont été empêchés de regagner la salle où la réunion allait se tenir. Cette réunion tant attendue, devant s’ouvrir dans la matinée n’a pas pu se tenir après que des partisans du mouvement de redressement de l’ex-parti unique, menés par le ministre de la formation professionnelle El Hadi Khaldi et Mohamed Seghir Kara, tous deux membres du comité central du FLN exclus de la réunion, ont organisé un rassemblement sur les lieux. Les frondeurs exigent de leur SG de faire passer au vote une motion de retrait de confiance. Une revendication rejetée par Belkhadem à la dernière minute alors qu’il y a quelques jours il l’avait promise pour la rencontre d’hier. Joint hier par téléphone, Boudjemmaa Haichour, porte parole des contestataires, a indiqué que Belkhadem refusait toujours le principe du scrutin à bulletins secrets. Pour l’ancien ministre des télécoms, cette manœuvre de Belkhadem est loin d’être innocente avant d’ajouter que si le secrétaire général venait à persister dans cette position, il plongerait le FLN dans une grave crise. Même si selon Haichour, certains membres et partisans de Belkhadem ont avoué être favorables à un vote à main levée, il n’en demeure pas moins qu’il faudra durant ces deux jours aller vers un consensus qui mettra l’actuel SG dans une position telle qu’il n’aura d’autres choix que de jeter le tablier. Si les travaux ont pris un énorme retard, c’est en raison des conditions qui entouraient cette circonstance marquée par la présence de membres hostiles au SG, qui exigeaient le vote secret des décisions à soumettre au CC, alors que d’autres militants réitéraient leur soutien à l’actuelle direction du parti et aux options prises par le bureau politique du parti. Pour le chef de file et porte parole des redresseurs, Boudjamaâ Haichour, « c’est une bataille de procédure qui a eu lieu « , tout en précisant que la réunion tenue avec le comité des sages pour dégager la voie à suivre n’a abouti à rien en raison de l’entêtement du SG. Il s’agit, a ajouté M. Haichour, d' »arriver à un consensus à même de sortir du blocage », faisant état de trois possibilités, à savoir le choix entre « le vote au bulletin secret et à main levée ou carrément la démission du SG du parti ».

Le comité des sages dénonce les «manœuvres malhonnêtes» du Secrétaire général

Le comité des sages qui espéraient trouver, en concertation avec le secrétaire général du parti, une solution à même de sortir de cette crise, se sont résolus à dénoncer « la désinvolture et le non respect de la parole donnée » ainsi que comportement indigne et choquant du patron actuel du parti. Ils n’ont pas manqué par ailleurs, d’avertir le SG et ses hommes que ces manœuvres peuvent avoir des conséquences graves et déterminantes pour l’avenir du parti. Devant cette situation de blocage, les frondeurs ont estimé que pour arriver à une fin heureuse, seul le Président de la République est en mesure de mettre fin aux hostilités.

Prévue à 10heures, la réunion a connu deux reports

La réunion qui devait trancher sur le sort du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem qui devait avoir lieu, hier matin dès 10 heures du matin, à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj a été repoussée, dans un premier temps, pour 14 heures suite au mouvement de protestation menée par les contestataires avant de connaître un second report pour 16 heures, des suites de l’issue des négociations entamées entre le comité des sages et le SG qui n’ont pas abouti. Il faut préciser que la proposition faite par la clique à Hedjar n’a pas été du goût du SG qui a aurait compris qu’il n’avait pas d’issue favorable s’il venait à accéder à leur doléances.

Les Pro-Belkhadem font de la résistance

Les pro-Belkhadem qui soutenaient mordicus que le Comité central était souverain dans les prises de décision ne sont pas restés insensibles à la position des frondeurs, forts de leur quorum, de vouloir destituer coûte- que -coûte l’actuel secrétaire général. Si pour leur part, ils n’ont eu de cesse de mettre en exergue que « le CC est souverain quant à la prise des décisions et choix de méthodes à suivre lors de ses travaux », les Haichour, Kara, et les autres frondeurs se tiennent quant à eux à « la liberté d’expression et la prévalence de la démocratie au sein du parti ». La suite des débats promettait bien une suite des plus houleuses.

Ferhat Zafane.

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