D’épreuve en épreuve

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3e partie et fin

Remarquant le nouveau venu les sept filles du roi des génies viennent à tour de rôle lui acheter des beignets (lesfendje). Comme son épouse est la benjamine de la famille, elle vient en dernier.En prévision de ce moment, il enlève la bague offerte par sa femme et l’incruste dans un beignet qu’il donne à sa moitié.En croquant le beignet elle trouve dedans l’objet qu’elle reconnaît. Heureuse que son mari soit venu la chercher, elle vient le voir et lui dit qu’elle ne peut fuguer. La seule solution qui peut les rapprocher, c’est qu’il aille voir son père et lui dire j’ai épousé ta fille, je veux la ramener là où je vis !S’étant mis d’accord, le jeune homme va voir le roi des génies. Après l’avoir sollicité, il lui dit :- Je consens à te donner ma fille si tu me débarrasses à jamais de mon pire ennemi, qui est à la tête d’une grande armée.Après avoir accepté le roi lui remet une flûte (ajouaq). le jeune homme armé d’une épée enfourche son destrier et va à la rencontre des soldats ennemis.Après avoir tué des centaines, il est aux portes du palais. Les sept filles du roi ennemi qui assistaient de leurs fenêtres au combat épique mené par le vaillant chevalier prennent peur et se disent que le seul moyen d’arrêter sa progression effrénée, c’est de ruser.Et à ce jeu, les femmes sont des génies. Elles échafaudent un plan en quelques instants. Afin d’être vues, elles montent sur une terrasse et se mettent à chanter et à danser au son d’une musique envoûtante.Voyant cela, le jeune homme cesse le combat et se met lui aussi à danser jusqu’à tomber en transes et à chuter dans un grand bassin rempli d ‘eau, servant d’abreuvoir aux chevaux. La froideur de l’eau lui fait recouvrer ses esprits, sortant de sa poche la flûte qui lui a été donnée, il se met à en jouer. Les sons émis envoûtant la benjamine des filles qui s’avance vers lui et lui dit :- Tu es à notre merci, mais on ne va pas te tuer, mais comment te tirer d’ici afin d’épargner ta vie !Le jeune homme lui répond ceci : – Mon cheval a été capturé, il se trouve au palais, délivre-le de ses liens, il saura me retrouver.Le cheval libéré retrouve effectivement son maître, toujours dans le grand abreuvoir qui le tient prisonnier. Pour le sortir de là, il se met à pleurer jusqu’à remplir l’abreuvoir à ras bord de larmes.Dès qu’il remonte à la surface, il monte sur son destrier avec en croupe la jeune fille;L’armée ennemie défaite, le jeune homme va voir le roi des génies et réclame sa douce moitié.Ayant satisfait ses desiderata le roi des génies ne voit aucun inconvénient à donner sa fille à un jeune homme de sa trempe.Et c’est ainsi que le jeune homme revient vers son pays flanqué de deux superbes femmes ayant pour pères des ag’ellid (rois).

“Our kefount eth’houdjay i nou our kefoun ird’en tsemz’ine. As n-elâid’ anetch ak’soum ts h’em’zine ama ng’a thiouanz’iz’ine. » (Mes contes ne se terminent, comme ne se terminent le blé et l’orge. Le jour de l’Aïd, nous mangerons de la viande avec des pâtes, jusqu’à avoir des pommettes rouges et saillantes).”

Benrejdal Lounès

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