En vue de la protection du cheptel local ovin et bovin, contre des épizooties de la fièvre aphteuse, de la rage et de la clavelée, les services habilités du secteur agricole se lancent en campagne de vaccination, du 18 au 28 juin courant, à travers les différentes localités de la commune de M’Chedellah, suivant un calendrier établi et porté à la connaissance des éleveurs par la commune. Cette opération, à l’instar des précédentes campagnes menées au titre de la protection de la santé animale relevant de la responsabilité du ministère de l’agriculture, est dispensée gratuitement au profit des éleveurs, pour la protection de leur cheptel contre ces maladies qui , sans être dangereuses pour la santé humaine, ne sont pas moins économiquement désastreuses, dans la mesure où les sujets atteints maigrissent, produisant moins de lait et provoquant la mortalité chez les petits animaux. Ce qui réduit d’autant les revenus des exploitants et par extension touche à l’économie nationale . En effet, si la rage est connue pour sa dangerosité et ses moyens de contamination que présente la proximité du troupeau avec les chats et chiens errants, il n’en est pas de même pour les deux autres, la fièvre aphteuse et la clavelée. Contagieuse, de type virale, étant provoquée par un virus très répandu qui touche aussi bien les ovins que les bovins- à la différence de la clavelée qui ne touche que les ovins et les caprins- la fièvre aphteuse, après une période d’incubation d’environ 14 jours, se manifeste par un malaise général, une hyperthermie, une diminution des sécrétions lactées chez la femelle et salivaire, ainsi que de la rougeur de la muqueuse buccale. Au bout de deux à trois jours, la bouche, les mamelles, les onglons se font envahir par des vésicules blanchâtres, grossissant peu à peu jusqu’à devenir purulentes et finir par éclater, s’accompagnant d’une baisse de température, mais non sans effets, tels que le refus de nourriture, l’amaigrissement et l’avortement chez la femelle. Son traitement, en cas de sa survenance, se décline en mesure de prévention, telles que la protection des zones indemnes avec la surveillance du mouvement de déplacement du troupeau, l’abattage des bêtes infectées, la désinfection des locaux et du matériel infectés, destruction des cadavres d’animaux morts des suites de cette épizootie, la mise en quarantaine des animaux sains. D’entre toutes ces mesures, le vaccin s’avère des plus efficaces, du fait que par suite de l’inoculation des virus inactivés faisant réagir les anticorps, la bête développe ainsi une immunité de plus de six mois. Pour la clavelée, appelée communément dans le jargon vétérinaire la variole ovine (OV), elle est également provoquée par un virus qui a une grande capacité de propagation d’un sujet atteint à tout le troupeau. D’ou son caractère de contagion qui, dans sa phase de flambée, peut entraîner chez les agneaux, une forte mortalité avoisinant les 80%, en plus d’une importante morbidité chez les adultes et de la baisse de la production laitière. La contamination a lieu par contact direct par inhalation de salives, exsudats des vésicules, voire des croûtes desséchées. Le risque d’exposition est d’autant plus grand à l’occasion de rassemblements dans les bergeries ou les pâturages, sur les marchés et aux points d’eau. Comme elle est transmise à distance, par des vecteurs comme les insectes. Après une période d’incubation d’une douzaine de jours, la clavelée évolue en plusieurs phases, celle d’invasion avec des apparitions d’hyperthermie, inappétence, larmoiement, conjonctivite ; celle dite éruptive de 3 à 4 jours, avec apparition sur les zones glabre (prépuce, périnée, vulve, oreilles sous la queue, sous l’aine) et sur la face (lèvres, narines, joues, paupières), de macules rougeâtres finissant par devenir des papules rondes et ovulaires, sorte de lésion dermique sous forme de boursouflures. A la phase de sécrétion caractérisée par l’apparition des vésicules par l’infiltration des papules, la laine s’arrache ; enfin, la phase de dessiccation, de 4 à 5 jours, voit les papules vésiculeuses s’assécher pour se transformer en croûtes jaunâtres qui après leur chute laissent des cicatrices indélébiles. Pour le traitement, le vaccin s’avère tout aussi nécessaire en plus des mesures à prendre en cas de suspicion de la maladie, telles que la sollicitation des services vétérinaires, qui prennent les mesures conservatoires de leur ressort à l’échelle de la circonscription contaminée, et la limitation de la progression de la maladie à travers l’isolement des bêtes malades.
Mohand Meghellet