“On réclame le départ du maire”

Partager

Dix heures, la masse bordjienne vaquait à ses occupations. Les cafés sont bondés, comme à l’accoutumée. Mais non loin de l’avenue principale portant encore les stigmates du séisme du 21 mai 2003, les protestataires scandaient des slogans hostiles au maire. Sans montrer des signes de nervosité, une escouade de policiers était postée a l’entrée de la mairie. Griefs exposés par les manifestants contre le maire : inéquitable distribution de chalets de sinistrés, attribution de marchés par faveur à ses proches et blocage, en gros, du développement de la commune.Le sit-in est organisé par des représentants d’associations, de certains comités de quartiers, mais aussi de responsables de coopératives (petites entreprises) économiques et d’organisations satellitaires du FLN comme l’UNJA.On prévoyait, deux jours auparavant, selon des informations recoupées, la participation d’un plus grand nombre de citoyens soucieux du développement de la cité. D’autant que Bordj Ménaïel est devenu méconnaissable, selon un correspondant de la presse locale qui signale, dans cette optique, l’état délétère du cadre de vie, le manque d’eau dans les agglomérations voisines, le mauvais état des routes et l’absence d’éclairage dans plusieurs quartiers. “La ville est livrée à elle-même”, résume-t-il hier. Samedi, cependant, le nombre de protestataires pouvait être compté facilement en quelques secondes. Tout en s’inquiétant du sort de leur cité, de nombreux citoyens refusaient en fait de s’associer à ce mouvement de protestation. Sans dénigrer la petite foule qui bougeait là, d’autres personnes demandaient des preuves justifiant l’“incrimination de l’édile municipal et l’exigence de son départ”. Les protestataires, qui comptent, adresser une missive au président de la République, reprochent au maire son soutien à Ali Benflis, lors de la campagne pour la présidentielle d’avril 2004. Ils évoquent, en outre, la condamnation du même président d’APC par la justice à 4 mois de prison avec sursis assorti d’une amende de 22 000 DA, suite à une affaire l’ayant opposé à un agent de l’ordre public. “De tels griefs ne riment à rien”, lancent des jeunes d’un quartier avoisinant. “C’est le prolongement des dissidences entre clans du FLN”, juge un enseignant. L’opinion générale estime, en un mot, que Bordj Ménaïel a été toujours mal gérée. “Mais aujourd’hui, ceux qui s’opposent à ce maire l’ont utilisé par le passé, à leur manière, pour leur seul profit”, analyse-t-il encore.Entouré de la plupart de ses éléments, le président de l’APC réfute les griefs dont il fait l’objet. Il fait plutôt état de l’insuffisance flagrante du budget communal, alors que plusieurs projets de développement de la municipalité ont été programmés depuis son installation. Les travaux de réalisation de logements pour les sinistrés sont, à titre d’exemple, presque au point mort.

Salim Haddou

Partager