Le stade d’Ath Ibrahim à l’état sauvage

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C’est une simple plateforme en terre battue aménagée en pleine forêt par les jeunes et l’APC, dans les années 1990, qui sert de stade. Depuis, des centaines de jeunes du plus grand et plus vieux village du Aârch Imchedallen se retrouvent quotidiennement en ces lieux pour organiser des rencontres de football, des séances d’éducation physique, un lieu fréquenté aussi bien par des athlètes de différentes disciplines que par les amoureux de la nature. L’attraction pour ne pas dire la fascination qu’exerce ce stade sur cette jeunesse s’explique d’abord par son emplacement en position dominante au pied de la haute colline d’Aachaivou, bien aéré avec une vue largement dégagée ensuite aménagé au milieu d’une véritable pépinière de pins d’Alep et de buissons d’un vert chatoyant ajouté aux senteurs végétales enivrantes et enfin situé en retrait par rapport au village il offre une quiétude et une discrétion absolue qui permet a ces jeunes de donner libre cour a leur surplus d’énergie et de vitalité chacun selon sa passion sans déranger personne. Situé à mi-chemin entre Saharidj et M’Chedallah, il constitue un lieu de rencontre des jeunes des deux localités qui s’y retrouvent pour organiser des tournois de football chaque semaine et presque quotidiennement durant les vacances d’été malheureusement et malgré maintes doléances des jeunes d’Ath Ivrahim auprès des autorité locales, ce stade n’a bénéficié d’aucun aménagement même des plus élémentaires jusqu’aux bois des goals qui sont confectionnées à l’aide de simples pieds droits généreusement offert par…dame nature. Quand au stade lui-même, il est toujours à son état primitif en terre battue et rien de plus. Ath Ivrahim est l’un des derniers villages à ne pas avoir bénéficié d’un stade matico, un ouvrage qui ne ferait que valoriser d’avantage ces lieux qui accueillent une jeunesse assoiffée de loisirs et distraction. En parlant de soif il serait utile de souligner que chaque jeune qui se rend en ces lieux doit prendre avec lui sa provision d’eau. Lors des tournois, des bénévoles et quelque fois l’APC mettent à la disposition des joueurs et supporters des citernes tractées d’eau potables alors qu’une conduite d’AEP venant de Saharidj vers M’Chedallah est à moins de 100 m au même titre qu’une ligne électrique de moyenne tension, de là à évoquer la réalisation ne serait-ce que de vestiaires au d’abris, il faudrait d’abord que l’on soit soucieux de cette jeunesse livrée à elle-même, qui arrive tant bien que mal à se prendre en charge à travers la création de ce genre de lieux de rencontre par ses propres moyens en puisant dans ce qui lui reste de volonté. En attendant que l’on daigne se pencher sur ce cas relaté les jeunes qui fréquentent ce stade continueront à jouer dans des nuages de poussière …et à y laisser des lambeaux de peau à chaque chute sur un sol dur si ce n’est des fractures.

Oulaid Soualah

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