Vingt membres du Conseil national du Front des Forces Socialistes (FFS) ont exprimé leur souhait d’une intervention politique du président Hocine Ait Ahmed, pour la prise de mesures concrètes à même de restituer le parti à ses militants.
Dans une déclaration transmise, mercredi dernier, au Conseil national du FFS, avant de la rendre publique hier, la vingtaine de membres du Conseil national, représentant les différentes fédérations, à l’instar de Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Biskra, Sétif, Oum El Bouaghi ,Tiaret et Blida, dont l’ex premier secrétaire national Karim Tabou, le premier secrétaire fédéral de Béjaïa Khalef Farid, tous deux suspendus des instances du parti, Fairouz Bouamama, membre du comité d’éthique, Rabah,Brahimi, président de la commission de contrôle des finances, Mustapha Si Salah, président de la commission nationale d’organisation, et Mohamed Boughalim premier secrétaire fédéral de Tiaret, ont tenu à dénoncer « toutes les pratiques d’exclusion » et déclarent leur « entière solidarité » avec leurs camarades « victimes de sanctions arbitraires et injustifiées », et exigent « l’ouverture d’un débat rassembleur de toutes les énergies pour renforcer le parti et préserver son autonomie de décision ». Les signataires ont tenu, également, à saluer « toutes les initiatives et les prises de positions allant dans le sens de l’enrichissement du débat, de la consolidation des principes et des valeurs du parti, de l’enracinement de la culture démocratique pour la préservation de son capital politique et historique ». Dans leur déclaration, les membres du Conseil national, en disgrâce avec l’actuelle direction du parti, estiment que « le FFS vit la crise la plus profonde de son histoire. Il est victime d’un véritable complot visant le renversement de ses structures et de sa ligne politique ». Une crise que les protestataires incombent directement à ceux qu’ils qualifient de « détenteurs de la décision » au parti, appuyés par une « fraction du pouvoir proche de la présidence de le la République ». Selon Karim Tabou et ses camarades, cette œuvre « vise à normaliser le FFS » pour « briser l’espoir démocratique des militants et, du même coup, mettre fin à toute velléité de changement dans notre pays ». Les rédacteurs de la déclaration n’ont pas hésité à vilipender la gestion du parti par l’actuel premier secrétaire, Ali Laskri. Sur le plan interne, ajoutent les rédacteurs de la déclaration, « au lieu de consulter la base militante, seule habilitée à décider des options politiques du parti, dans un débat franc, libre et pluriel, le secrétaire national concocte des deals et des accords dans l’opacité absolue ». Face aux questionnements politiques pertinents et légitimes des cadres, ajoutent-ils, « le secrétariat adopte une politique répressive faite de menaces, de manœuvres et de sanctions et ce, au mépris de toutes les règles éthiques ». Des reproches que l’actuelle direction du FFS semblent complètement ignorer, en témoigne la sortie du premier secrétaire national, Ali Laskri, avant-hier à l’ouverture des travaux du Conseil national à Alger, où il n’avait pas hésité à tirer sur les protestataires au sein de sa formation, les accusant de vouloir « réaliser une OPA sur le parti ou, en cas d’échec, travailler à sa destruction », affirmant que la direction du parti est « prioritairement ciblée », et que même le président Ait Ahmed « n’est pas épargné ». Mais la question que la base militante du FFS ne cesse de poser, depuis plusieurs jours, est de savoir quelle sera la réaction du chef charismatique du parti, Hocine Ait Ahmed, après cette sortie des membres du Conseil national qui lui demandent d’intervenir afin de rendre le FFS à ses militants, condition sine qua non, selon eux, pour la sauvegarde du parti.
A. C.

