L'association Amgud décerne le 5e prix "Matoub Lounès" contre l'oubli

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Comme chaque année et pour la cinquième fois, l’association Amgud de Draâ El-Mizan décerne le prix Matoub Lounès « contre l’oubli ». En parallèle, des activités ont été concoctées pour commémorer le 14e anniversaire de l’assassinat du Rebelle, mais également pour rendre hommage aux martyrs du Printemps noir et de la démocratie. Et c’est ainsi que des gerbes de fleurs ont été déposées sur leurs tombes. D’abord, en ce 22 juin, l’une d’elles a été déposée à Ath H’Niche sur la tombe de Hamid Haniche tué à Alger par une sentinelle de l’amirauté le 31 mai 2001 lors de la marche du FFS, et deux autres l’ont été sur les tombes de Kamel Khalfouni et de Samir Didouche assassinés par balles par les gendarmes un certain 21 juin de la même année, et enfin un recueillement au piédestal de la stèle Matoub Lounès en face du lycée Ali Mellah. Une autre activité a tourné autour d’une conférence que le gardien de buts de l’ex Jumbo-Jet des années 80, Mourad Amara, dont le thème est « la JSK et le combat identitaire ». Entouré des animateurs de l’association au sein du cinéma « Le Maghreb », le conférencier est revenu sur la contribution de l’équipe kabyle dans le combat pour la reconnaissance de l’identité berbère.

Anecdote après anecdote, Amara a révélé beaucoup de choses où parfois l’engagement des joueurs était l’un des plus clairs par rapport à ce sujet en dépit de l’hostilité de l’environnement dans lequel évoluait la JSK. « Nous avions dignement représenté la région. Quand nous arrivions pour jouer à l’extérieur, nous n’étions jamais accueillis comme des Algériens. Rien n’empêche, nous étions toujours les meilleurs », a-t-il martelé devant l’assistance. « Parfois, nous étions dans le stade mais nous vivions l’atmosphère qui régnait dans les tribunes. Nous mouillions nos maillots tout juste pour honorer la région et nos supporters », a-t-il enchaîné. Amara a été direct en disant qu’aujourd’hui, des millions sont dépensés sans que la JSK ne joue les premiers rôles. « Il est vrai que le football est devenu professionnel et chaque joueur pense à faire son avenir, mais en contre-partie, il faut exiger des résultats.

Des joueurs sont recrutés à coup de milliards, mais on ne voit rien. Il vaudrait mieux peut-être consacrer quelques milliards pour investir dans la formation de nos jeunes. En tout cas, notre souhait est que la JSK reconnaisse ses enfants et qu’elle revienne comme avant », a-t-il souligné dans son intervention.

Le conférencier n’a pas quitté la salle sans se rappeler les moments de joie que vivaient les joueurs de la JSK quand ils voyaient dans les tribunes « Amar n’JSK », l’un des fervents supporters de Draâ El Mizan, de la famille des Maâtki, que Dieu ait son âme et bien sûr, Matoub Lounès, encore non rétabli des ses blessures en 1990 qui accompagnait l’équipe partout, même en Afrique.

Dans l’après-midi d’avant-hier, le prix « Matoub Lounès » contre l’oubli a été décerné aux familles des victimes du Printemps noir (Khalfouni et Didouche) et au martyr de la démocratie (Hamid Haniche). Activité abritée par la maison de jeunes Mansouri Arezki en présence de beaucoup de jeunes, des animateurs du mouvement associatif et des invités de la Fondation Matoub Lounès. « C’est un grand honneur pour nous de recevoir aujourd’hui tout ce beau monde et le gardien de buts Amara Mourad que nous remercions d’avoir donné cette conférence et de faire des révélations sur la participations de la JSK au combat identitaire.

J’espère que d’autres comme lui vont le faire dans d’autres occasions, comme l’ont fait déjà Belahcène, Iboud, Meghrici … », a déclaré dans son intervention l’un des membres de l’association, M. Hamid Derradj. Pour le premier vice-président, M. Nouredine Boudjennah, c’est une grande réussite pour toute l’équipe d’avoir pensé en ce quatorzième anniversaire de l’assassinat du chantre de l’amazighité et du onzième anniversaire de l’assassinat des jeunes du printemps noir et de la démocratie d’organiser de telles activités notamment avec tous ces témoignages poignants des uns et des autres. Avant de clôturer cette commémoration, M. Nouredine Boudjennah a donné rendez-vous pour l’année prochaine.

Amar Ouramdane

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