Une jeunesse qui attend

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A Boudjelil l’industrie étatique se résume en une plâtrerie à Tala El Bir et une station de pompage de pétrole brut vers Béjaïa, située à Béni Mansour. Ces deux unités font vivre quelques centaines de familles dans la région. Ce tableau demeure incomplet si l’on ne rajoute pas la gare ferroviaire de Béni Mansour véritable poumon du transport des marchandises et voyageurs entre le nord et l’est algérien. Le privé local investit surtout dans l’agro-alimentaire, l’élevage, quelques ateliers et fabriques de machines electromécaniques comme l’UFMAIP qui est un véritable fleuron dans les machines BTP et qui se structure doucement pour devenir une entreprise florissante.Beaucoup de nos jeunes essaient quand ils restent dans leurs villages de se caser dans les structures citées plus haut. Mais, c’est insuffisant !L’absence d’un centre de formation sur le territoire de la commune généré un désespoir chez les plus aguerris. Alors après l’échec scolaire, ils s’orientent vers des petits boulots appâtés par l’argent de poche qu’ils procurent, oubliant ainsi que dans le monde actuel seuls les diplômes et les métiers ouvrent les portes des emplois stables.Certains ont déclaré avoir pour seule occupation la tchatche des cyber-cafés dans l’espoir de rencontrer “une carte de résidence, aux yeux bleus”, comme celles qui sont venus l’été dernier fêter en grande pompe leurs mariages en Kabylie.D’autres tentent leurs chances dans le commerce informel avec tous les tracas et l’instabilité qu’il suppose, car l’âge avançant on ne peut bâtir un avenir sur des sables mouvants. Enfin, il y a les autres résignés brisés à jamais par la vie. Ceux-là du matin au soir la main sur la joue et la tête dans les vapeurs d’opium, scrutent l’horizon en attendant qu’une main fraternelle se tende vers eux. Ni allocation chômage, ni d’emploi précaire (AIJ), démunis qu’ils sont, ils ne peuvent prétendre à aucune des aides qu’octroie l’Etat en direction des jeunes.Ces gens là à chaque élection se montrent disponibles, offrant le peu qu’ils ont (leur voix) au candidat qui daignera effleurer leur drame au moins au cours de la campagne électorale qu’ils savent d’expérience mensongère.En discutant avec eux, la sincérité et la volonté fusent de leurs yeux, une seule phrase revient dans leurs bouches “que le prochain maire pense un peu à nous”. Cette jeunesse force vivante du pays, avec sa fougue, son esprit de sacrifice innocent prend à bras le corps son sort et essaye de devenir le véritable centre d’intérêt, des prochaines joutes électorales du 24 nov 2005.Plus le temps avance et au fil des élections, l’intérêt de la population ne cesse de grandir pour les élus locaux. En voyant à Boudjelil plus de sept listes en lice (six partis politiques et deux listes d’indépendants) on voit clairement l’espoir placé par les populations rurales dans l’avenir de leur commune et la réponse à leurs aspirations légitimes.Un vieux de Mechik nous dit : “Il n’y a que les réalisations sur le terrain qui justifieront le choix du peuple, tout le reste n’est que de la politique et des intérêts”.

Y. Arab

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