“On n’a pas atteint nos objectifs”

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L’USAMK qui a pris part au dernier championnat d’Algérie des cadets, que la ville de Béjaïa a abrités les 22 et 23 juin derniers, n’était pas à la hauteur des attentes des responsables du club. Nous avons rencontré le coach du club, Sadek Ouaret, qui nous a expliqué les raisons de cet échec.

La Dépêche de Kabylie : Comment évaluez-vous les résultats de votre association pour la saison en cours ?

Ouaret Sadek : Ils sont très mauvais comparativement à la réputation de notre école, l’USAMK. J’ose vous exprimer ma déception notamment concernant la catégorie cadette sur laquelle nous avons beaucoup misé surtout que le championnat national a eu lieu chez nous à Bejaia. Pour votre information, cette catégorie était, dans le passé l’une des meilleures à l’échelle nationale et avec beaucoup moins de moyens que maintenant. Nous faisions nos entraînements sur le sable et la sciure de bois, ne disposant même pas d’un tapis réglementaire ni d’une surface conforme depuis la création du club en 1996. Nous avons dû attendre 2003 pour bénéficier d’un tapis affecté par la ligue de judo de Béjaia suite aux résultats inattendus à l’échèle national, malheureusement, il a fallu attendre l’année 2008 pour bénéficier des aides de l’APC et de l’ APW. Autrement dit, toutes les charges fixes et variables ont été prises en charge par notre association grâce aux cotisations mensuelles des adhérents (la location à elle seul prend mensuellement 40 000 DA).

L’on comprend par là que les résultats obtenus durant ce championnat vous ont fait très mal, comment faire pour remédier avant votre départ à la retraite ?

La retraite non ! Je n’ai pas encore réalisé mes objectifs à long terme, en revanche, une autre solution pourra avoir lieu pour les nouvelles inscriptions. Certes, le résultat de la saison n’est pas catastrophique, car nous avons participé à toutes les compétitions, wilaya, régionales et nationales, toutes catégories confondues, un résultat honorable a été obtenu par notre équipe benjamine filles qui a pris la deuxième place au niveau national, ainsi que Mlle Adel Tanissia qui s’est classée dans sa catégorie à Jijel dans le cadre des jeux nationaux à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance.

Comment allez-vous faire ? Y a-t-il encore d’autres solutions que vous n’avez pas utilisées depuis 38 ans que vous êtes éducateur ?

Oui, quand on veut on peut. Nous allons commencer par exiger des parents de nos élèves, des engagements écrits pour une durée de pratique bien déterminée au sein de notre école, afin d’éviter l’immigration de nos athlètes vers d’autres associations qui leur proposent beaucoup plus d’avantages. D’autre part, nous allons essayer de travailler en collaboration avec ces mêmes parents, pour éviter l’absentéisme qui empêche la continuité de la formation.

Dans votre ouvrage édité en 2008, vous avez parlé des résultats que vous avez réalisés n dans la catégorie des juniors- seniors ici même à Bejaia en 2003. Où se situe la différence avec la période actuelle ?

Merci de me rappeler cette saison en or (2002/2003). Pour votre information, les Allouche, Haddad, Nait Sidous, Mighara, Aireche, Amouche et tant d’autres ont commencé le judo à l’USAMK en 1996 et continué jusqu’en 2003, ça leur fait sept longues années d’expériences. En revanche, nos cadets d’aujourd’hui, à l’exception de Mlle Ould Ali Nesrine qui a une expérience suffisante pour monter sur le podium, en manquent énormément. Il n’y a plus de regroupements des athlètes, ils ne se rencontrent qu’une seule fois par an, lors d’un championnat au niveau wilaya. Ceci a favorisé la régression du niveau de nos athlètes toutes catégories confondues.

Avez-vous un commentaire sur l’organisation et le déroulement de cette fête à Bejaia ?

L’organisation était bonne, mais malheureusement, l’absence des medias a été déplorée, même par nos jeunes judokas. Un championnat de niveau wilaya était mieux considéré auparavant, cela pourrait être l’un des facteurs qui favoriseront le départ des judokas vers d’autres disciplines et créeront un grand vide. Un athlète a besoin de considération pour pouvoir utiliser son énergie positivement et défendre les couleurs de son pays.

Comment avez-vous vécu la cérémonie de votre grade, sixième DAN, en présence de vos élèves ?

Sincèrement, avec beaucoup de recul, car le grade de sixième DAN est un poids en plus sur mes épaules, il ne m’aidera pas à régler l’insuffisance technico tactique de mes élèves. Nous avons plutôt besoin de solutions concrètes, comme médiatiser le travail de nos judokas, leur donner plus d’importance, inciter les athlètes à plus d’assiduité aux entraînements, mais aussi faire des regroupements périodiques au moins au niveau wilaya… c’est de ça que j’ai besoin.

Est-ce un appel que vous lancez ou un simple constat que vous faites?

C’est un appel franc et direct à tous ceux qui peuvent nous apporter assistance et soutien. Tous mes remerciements et ma reconnaissance à votre journal que je respecte beaucoup et auquel j’ose demander de continuer à contribuer à la médiatisation et la vulgarisation du sport en général et des arts martiaux en particulier.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

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