Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) est revenu, avant-hier lors d’une conférence de presse, sur les problèmes du secteur et a dénoncé «un abus de pouvoir de la part du directeur local de l’éducation».
Un abus de pouvoir dont aurait été victime, selon le SG du Syndicat, de nombreuses personnes du corps éducatif «mais la plupart d’entre elles préfèrent se taire que de risquer de perdre leurs postes de travail». Par sa présence à la conférence, le collectif des victimes de l’abus de pouvoir du directeur de l’éducation de Tizi-ouzou, mis sur pied depuis 2009, a tenu à dénoncer «les agissements du directeur de l’éducation et son abus d’autorité envers la famille de l’éducation». Un par un, les membres du collectif énumèrent les «injustices» dont ils auraient été victimes. C’est le cas de M.Arab, intendant à l’établissement Fatma N’Soumar, qui dit : «J’ai été sanctionné pour avoir refusé la restauration à des professeurs qui surveillaient au Bac, alors que je n’étais même pas de fonction ce jour-là». Un autre cas, celui de l’inspecteur M. Cherfaoui, sanctionné et ayant subi une rétrogradation pour avoir dénoncé une mauvaise gestion des cantines scolaires à Tigzirt, sous prétexte de ne pas «avoir respecté la hiérarchie dans ses requêtes», expliquera-t-il. Le cas de Mme Chebbah qui «s’est vue confisqué le titre de PS en Tamazight, alors qu’elle a obtenu son concours…», et la liste est encore longue, selon les membres du collectif. Par ailleurs, et selon les représentants, plusieurs personnes seraient impliquées dans des affaires de détournement. Sans avancer de chiffres concrets, le secrétaire général du Satef accusera le directeur d’avoir nommé au poste de chef du service SPS «quelqu’un qui a laissé derrière lui un trou de 130 million de centime dans les caisses d’un établissement à Boghni, dont il était le responsable. C’est dire que la mission du directeur est en réalité de couvrir les corrompus», asséna-t-il.
Pas de rentrée pour l’école Khodja et le CEM Sud.
Il signalera par ailleurs que la corruption au niveau du secteur de l’éducation est beaucoup plus importante et que «seule une commission d’enquête est à même de mettre à nu la réalité cachée». De leur côté les membres de l’association des parents d’élèves de la l’école primaire Khodja Khaled et du CEM Sud menacent de boycotter la rentrée scolaire de septembre pour dénoncer l’état dans lequel se trouvent les établissements, mais surtout pour réclamer le départ du directeur de l’éducation. C’est en tous cas ce qu’a révélé un membre de ladite association de parents d’élève. Le Dr Dardar signalera en effet qu’«il n’ y aura pas de reprise pour la rentrée prochaine, si le directeur est maintenu à son poste», expliquant que l’intérêt des enfants était complètement négligé. Il donnera pour exemple le CEM Sud qui n’aurait que 2 sanitaires, «Une situation qui a été à l’origine de maladies chez les petites filles notamment». Revenant sur les bons résultats des différents examens de fin d’année scolaire, «le premier responsable du secteur ne cesse de s’en approprier le mérite, il faut qu’il sache que la région a toujours enregistré de bons résultats, depuis l’indépendance. Le taux a encore augmenté ces dernières années, suite à des réformes notamment, la diminution du nombre des élèves par classe. En plus des efforts des parents, qui n’hésitent pas à se saigner pour assurer l’avenir de leurs enfants. D’autre part, nous avons enregistré que depuis que les copies des différents examens sont corrigées ailleurs, Tizi-ouzou se classe la première, preuve en sont le BEM et surtout la 5ème qui a rapporté la première place à la wilaya car cette année les copies ont été corrigées ailleurs», expliquera M.Belkacem, inspecteur d’éducation.
T. Ch.

