La mercuriale des fruits et légumes est prise de folie ces dernières semaines à Tazmalt. Signe pour le moins inquiétant, la hausse touche pratiquement tous les produits frais d’origine agricole. A commencer par le piment et le poivron, deux légumes très prisés des ménages et dont les cours étaient, durant de longs mois, relativement accessibles. Ironie du sort, ils narguent le consommateur du haut de leur120 Da le kilo. «L’Etat se doit de prendre des mesures appropriées pour réguler le marché et protéger le consommateur des pratiques spéculatives», lâche, désemparé un jeune père de famille, un couffin à la main. La carotte, la salade et le haricot ont emprunté la même courbe ascendante. Ces légumes de consommation courante sont proposés respectivement à 70, 80 et 140 Da le kilo. Cependant, la palme d’or de cette envolée des prix revient incontestablement aux fruits. En effet, hormis le pastèque, le melon et quelques rares fruits défraichis, tous les autres produits sont vendus dans une fourchette de prix fluctuant entre 100 et 170 Da, avec des embardées pouvant taquiner la barre des 200 Da le kilo. Et ce n’est certainement pas demain la veille, que ces fruits regagneront leurs «pénates», au bas du thermomètre. Bien au contraire, avec le mois de Ramadhan, qui approche à grandes enjambées, on devrait plutôt s’attendre, comme à l’accoutumée, à une poussée inflationniste. Depuis un certain temps, il ne se passe pratiquement plus une seule semaine sans que la pauvre ménagère découvre à ses dépend, un nouveau produit à rayer de la liste de ses ingrédients. «Au train où vont les choses, et à force d’érosion de notre pouvoir d’achat, il y a fort à craindre que l’on soit astreint à une diète sévère», conjecture sur une pointe d’inquiétude, un fonctionnaire de Tazmalt.
N. Maouche