Une référence pour faire échec au néocolonialisme

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Le courage de Frantz Fanon, dénonçant les missions soit disant civilisatrices des colonisateurs, devrait être une référence pour les penseurs d’aujourd’hui pour faire échec au néocolonialisme qui menace les pays du sud, a indiqué lundi à Alger, le penseur camerounais Bernard Founou. «Il faut avoir le type de courage que Fanon a eu pour dire la vérité et dénoncer les mensonges des colonisateurs qui disaient, naguère, que leur mission était purement civilisatrice», a précisé M. Founou lors d’une rencontre-débat dans le cadre du colloque international «Esprit Fanon». L’orateur a expliqué que « l’un des mensonges qu’il fallait dénoncer, c’est celui de la mission civilisatrice : On va civiliser les pays qu’on va coloniser ». «C’est un gros mensonge, car l’objectif n’a jamais été de faire en sorte que les colonisés ressemblent et deviennent identiques au peuple colonisateur», a-t-il dit, ajoutant que «ce n’est pas un hasard que des pays africains et asiatiques, ayant reconquis leurs indépendances demeurent sous-développés».

«L’une des choses que Fanon a essayé de nous faire comprendre et qu’il ne faut jamais prendre l’impérialiste au mot», a-t-il relevé appelant les penseurs des pays du Sud à réfléchir sur ce qui se cache réellement derrière les récents mouvements populaires appelés «printemps arabes » et les rebellions dans certains pays africains. «Le néocolonialisme est différent du colonialisme, tel qu’on le connaît, et ses instruments sont, de plus en plus, affinés», a-t-il estimé. Pour faire face à cette situation, il a souligné la nécessité pour les pays du Sud, de notamment promouvoir l’universitaire et le chercheur pour générer les idées visant à protéger la société déplorant, toutefois, le fait qu’«il y a peu d’études consacrées à ce sujet et que celles existantes proviennent des pays occidentaux». De son côté le penseur iranien Ehsan Shariati, a indiqué que «le retour à Fanon est une invitation au dialogue nord-sud, entre intellectuels engagés, ainsi qu’un appel à l’adresse des intellectuels de l’ex-tiers-monde, dont ceux des pays musulmans, pour se frayer les chemins d’un dialogue direct entre eux-mêmes, sans passer absolument par les penseurs occidentaux». Il a noté par ailleurs, que «grâce aux écrits de Fanon, traduits en langue perse, les Iraniens ont pu avoir connaissance de la lutte des Algériens contre le colonialisme français, ce qui a créé par la suite, une relation de sympathie entre les deux peuples».

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