Une fin de semaine sanglante

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La route continue encore de faire des victimes parmi ses usagers à Bouira. En effet, en l’espace de 48 h, deux accidents particulièrement sanglants sont survenus sur les routes, engendrant 8 morts. Le premier remonte à mercredi matin. Un accident (voir notre édition du jeudi) d’une rare violence qui a vu la remorque d’un camion écraser littéralement un véhicule léger, stationné sur la bande d’arrêt d’urgence, sur un tronçon de l’autoroute Est ouest traversant Bouira, près d’oued D’hous, à la sortie sud de la ville. Une famille entière de 6 individus fut décimée. Le premier bilan faisait état que de 4 morts, avant que celui-ci ne s’alourdisse après l’annonce du décès de deux victimes, deux enfants appartenant à la même famille, transférés en urgence au CHU de Tizi-Ouzou. Les victimes de cet accident sont les membres d’une famille originaire de Bejaia, rentrés d’Alger. 48 heures après cet accident, un autre, tout aussi violent, est survenu sur la tristement célèbre RN 5, au niveau du village de Thameur, à quelques encablures de la ville de Bouira, bilan : 2 morts dont une fillette d’à peine 3 ans, et une quinzaine de blessés, cinq (5) d’entre eux, dont l’état fut jugé grave, ont été transférés au CHU Mohamed Nedir de Tizi-Ouzou. Cette fois-ci, le véhicule des victimes faisait partie d’un cortège nuptial.

Les cortèges de la mort sont de retour

Le dramatique accident de vendredi, résultat d’un immense carambolage survenu en plein milieu d’un cortège nuptial, est le premier accident du genre à être signalé en ce début d’été à travers la wilaya. Ce genre d’accidents, particulièrement meurtriers, est récurrent, surtout en été période des fêtes de mariages. A Bouira, tout le monde se rappelle l’épisode de l’été dernier, marqué par une série d’accidents où l’on avait dénombré plusieurs victimes dans des cortèges nuptiaux. En une semaine, quatre personnes, dont trois issues d’une même famille, ont péri, suite à un accident survenu à la sortie de la ville de M’chedallah, dans un cortège nuptial. La quatrième victime, originaire d’Oued El Berdi, avait trouvé la mort dans les mêmes circonstances. Ces cortèges, où les conducteurs se permettent presque tout, en violation des règles les plus élémentaires de la conduite, sont le plus souvent synonymes de drames. Sans rappels à l’ordre des fautifs et sans une sensibilisation accrue, ces tragédies de la circulation ne peuvent que se multiplier.

La sonnette d’alarme est tirée

Ces deux accidents, les plus meurtriers à s’être produits dans la wilaya de Bouira, depuis le début de cet été viennent s’ajouter à une liste noire déjà longue. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que l’on signale un accident sur les routes à Bouira, comme en témoignent les différents bilans établis par la protection civile et les services de sécurité. Des bilans qui font, le plus souvent, état de morts et de blessés. Le phénomène n’est pas nouveau à Bouira. C’est une des wilayas où l’on enregistre le plus de victimes de la route à l’échelle nationale. Les causes en sont connues de tous. Le comportement des gens au volant est pointé du doigt, excès de vitesse, dépassements dangereux…sont autant de facteurs qui accentuent le risque d’accidents. A cela peut s’ajouter, dans bien des cas, l’état délabré des routes. Le laxisme et le laisser faire des agents, censés contrôler la circulation automobile et veiller au respect du code de la route, sont également mis à l’index. L’exemple le plus édifiant en matière d’indulgence des agents, reste celui des cortèges nuptiaux. Dans beaucoup de cas, des comportements dangereux ne sont même pas verbalisés et leurs auteurs pas rappelés à l’ordre. Entre zigzag et excès de vitesse, la liste des infractions est interminable et les agents hésitent à jouer les trouble-fêtes. La situation, il le faut le dire, est pour le moins alarmante et exige plus d’efforts sur le plan de la prévention routière, mais aussi en matière de répression. En attendant l’instauration du permis à points, que d’aucuns souhaitent vivement, les services chargés de la sécurité routière doivent réinvestir le terrain et sévir davantage.

D.M

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