Prévu initialement au Théâtre Kateb Yacine, le meeting des contestataires à la direction actuelle du Front des forces socialistes (FFS) s’est, finalement, tenu, avant-hier jeudi, à la Place de l’ancienne mairie de Tizi-Ouzou.
En effet, faute d’autorisation de la DRAG et en raison de la réquisition du théâtre, le jour même, par les services de la wilaya pour les besoins d’une cérémonie de remise des prix aux meilleurs élèves de la wilaya, les organisateurs ont finalement opté pour la place de l’ancienne mairie au centre-ville pour la tenue de leur rassemblement. Ils étaient quelques 500 personnes à converger vers le lieu du meeting qui a débuté aux environs de 10h30. Un meeting animé par cinq figures de proue du Front des Forces Socialistes. Il s’agit de trois anciens premiers secrétaires nationaux du parti, Mustapha Bouhadef, Djoudi Mammeri et Ali Karboua, de l’ex- directeur de campagne de Hocine Ait Ahmed lors des élections présidentielles de 1999, Djamel Zenati, et du candidat malheureux aux dernières législatives et ex- représentant du FFS à l’étranger, Samir Bouakouir. Les initiateurs du mouvement sont, ainsi, revenus, sur la participation de la formation de Hocine Ait Ahmed aux dernières élections législatives, «pour n’importe quel prix, nous n’accepterons jamais de voir notre parti, qui n’est pas seulement un parti politique mais toute une histoire, à vendre. Nous n’avons de compte à régler avec personne, notre soulèvement est pour nous rassembler », a déclaré Ali Karboua, ex premier secrétaire national du FFS. Pour sa part, Mustapha Bouhadef, qui avait occupé le même poste, a tenu à clarifier les perspectives de ce mouvement en déclarant : «Nous luttons pour la construction d’une alternative démocratique». De son côté Samir Bouakouir, qui a été exclu des instances du parti au lendemain des législatives du 10 mai dernier, a déclaré que «la proclamation de la création du FFS en 1963 a eu lieu en ces mêmes lieux (ancienne mairie de Tizi-Ouzou), et aujourd’hui, en ce 12 juillet 2012, nous proclamons sa renaissance. Le but de la création de notre parti, qui compte 400 martyrs, a été de barrer la route au clan d’Oujda et non pas de le renforcer. Nous appelons tous les militants fidèles à se rassembler afin de préserver notre parti et ses principes et ce, à travers une conference nationale pour une alternative démocratique». Une conférence qui sera ouverte, selon l’orateur, à la société civile, aux syndicats et aux jeunes. Samir Bouakouir a indiqué également, que leur mouvement «a initié un travail de proximité à travers les différentes daïras de Kabylie, qui se fera dans les prochains jours». De son coté Djoudi Mammeri a, lui aussi, plaidé pour une alternative démocratique. Djamel Zenati, quant à lui, a fustigé ce qu’il appelle «l’appareil du FFS». «Un appareil qui est venu au secours de l’état policier pour l’aider à la création d’un état intégriste», dira-t-il en ajoutant que «depuis l’indépendance, la situation de notre pays se détériore de jour en jour, avec le même système qui ne changera jamais sans actions citoyennes. Ce système fait de détournements, de kidnappings et de corruption». A signaler que plusieurs présidents d’APC et anciens cadres du FFS étaient présents lors de ce meeting. Parmi eux, on a noté la présence de Hamid Ferhat, P/APW de Béjaïa, invité d’ailleurs à monter sur scène par Djamel Zenati, à la fin du meeting, sans pour autant faire la moindre déclaration, se contenant de saluer les présents.
Mouhoub Zerrouk