Robinets à sec depuis 20 jours…

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A Maâtkas et spécialement à Berkouka, un douar de plusieurs hameaux et villages, la pénurie d’eau revient à chaque saison estivale.

Les citoyens ne savent plus quelle autorité saisir en vue d’endiguer cette sécheresse qui malmène tous les ménages. Pour s’en rendre compte de la rareté de l’eau, il suffit d’observer les va-et-vient incessants des camions citernes et des tracteurs à citerne qui alimentent les villages. Il ne faut pas s’imaginer que ce sont les autorités ou le secteur des eaux qui payent la facture. Bien sur que non. Ce sont les citoyens qui achètent des citernes au prix fort de plus de 2000 DA. Un citoyen du côté de Tighilt Taqdivin fulminera : «Nos robinets sont à sec depuis plus de 20 jours. Nous avons interpellé toutes les autorités en vain. Pour boire, nous n’avons qu’une seule solution, acheter une citerne à 2000DA. Avec la cherté actuelle, les fêtes, l’approche de ramadan et toutes les occasions à venir nous aimerions bien économiser nos sous». Du côté de Berkouka, le constat est similaire puisque les vannes ne sont ouvertes qu’une seule fois par semaine et pendant quelques heures seulement. Un habitant rencontré sur les lieux tonnera : «Chez nous l’eau se fait rare en hiver comme en été. Elle est toujours rationnée. En été la donne se complique car la demande s’accroît et l’alimentation diminue. Certains foyers en aval ont de l’eau à raison de quelques heures par semaine et d’autres foyers situés sur les hauteurs, c’est toujours la panne sèche. Quant on voit que dans d’autres localités très voisines, l’eau coule à flot et 24/24 heures on se demande si on vit tous dans un même pays». Le secteur concerné est interpellé à mettre un terme à cette politique de deux poids deux mesures. Signalons que les Berkoukois ont procédé l’année passée à la fermeture du siège de mairie et de daïra pour réclamer une distribution régulière du liquide rare et précieux mais il semble que la situation ne s’est pas améliorée d’un iota.

…Des villages ont également soif à Aït Yahia Moussa

A Aït Yahia Moussa, en dépit de tous les projets lancés ici et là , pour atténuer le problème d’alimentation dans les villages, l’été est synonyme de soif. D’ailleurs, en ce début de semaine, c’est le retour à la contestation. Le village Tifaou est le premier à mener le bal afin de réclamer non seulement l’amélioration de certaines commodités, mais à exiger d’alimenter en eau potable tous les foyers du village non servis depuis près de trois mois. Si dans le versant Est, le problème ne se pose pas avec acuité dans le versant Ouest allant de Tachtiouine jusqu’à Tafoughalt en passant par Ath Attella et Ath Rahmoune alimentés à partir des forages de Oued Bougdoura, il semble que les habitants souffrent de plus en plus de ce manque. A titre d’exemple à Tafoughalt, nous avons appris que le programme tracé pour la distribution d’eau potable est l’un des plus austères. “Nous avons reçu de l’eau, il y a de cela maintenant vingt jours, nous attendons notre tour pour la semaine prochaine», nous a dit un habitant du quartier dit Ikharvène. C’est le même topo à Iâzavène, à Ath Abdellah et à Ath Salem. D’ailleurs, avec ces premières grandes chaleurs d’un été qui s’annonce déjà difficile, les camions citernes sont de retour. “Pour seulement l’eau potable, il faut mettre de côté plus de sept mille dinars à raison de mille cinq cents dinars par citerne pour ces trois mois», a ajouté un autre habitant d’Ikharvène. A Tafoughalt, tout le monde n’attend que le raccordement du village au projet du barrage de Koudiet Acerdoun à partir de Draâ El-Mizan. “Les responsables ont promis que la réalisation d’une conduite soit lancée à la mi-août. Espérons que celle-ci soit vite réalisée afin de mettre un terme définitivement à ce problème épineux», nous a dit un délégué du village ayant participé aux négociations avec les autorités au début du mois de mai, quand la mairie avait été occupée par des habitants de Tafoughalt.

Hocine T. et Amar Ouramdane

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