La vie reprend doucement à M’laoua

Partager

M’laoua, un centre habité de la commune de Bechloul, qui regroupe des agglomérations éparpillées sur un rayon de 1200 m, totalise une population de 1000 habitants répartis sur 250 foyers ou maisons.

Le malheur de cette région se trouve dans le fait d’être situé à proximité du mont de Chréa, tristement célèbre durant la décennie noire, d’avoir été un fief des groupes terroristes. Raison pour laquelle il a été déserté par ses habitants qui se sont éparpillés à travers les centres sécurisés, tel que le chef-lieu de commune, Hagui, Ath Illithen (village d’origine) ou Azaknoun, attendant des jours meilleurs pour regagner leur bourgade et se débarrasser de leur errance et mettre fin à leur statut de réfugiés. A partir de 2005 qui a marqué un net recul du terrorisme ajouté au programme PPDRI qui leur est tombé pour ainsi dire du ciel au bon moment, ajouté à une autre aide financière de l’Union Européenne (550 millions de centimes) destinée a la relance de l’agriculture auxquels s’est greffé un autre programme de l’habitat rural et l’aide à l’auto construction, la population de M’laoua a commencé a regagner son village, plus précisément les agglomération qui sont M’laoua, Ath Amrouche, Ath Amar, Ath Mohand, Ath Khaled, Ath Lamara et enfin Ath Saïd. A l’heure actuelle, 75% des réfugiés ont regagné leurs maisons et cette région nichée au pied des monts M’laoua recommence à enregistrer son animation d’antan. Malheureusement, elle accuse un retard énorme en matière d’infrastructures d’accompagnement des plus indispensables capables d’apporter un frein brutal à la nouvelle dynamique que les habitants veulent insuffler à leur région, dont certaines sont fort contraignantes et appellent à l’ingérence de l’Etat pour les éliminer et accompagner le retour de ces centaines de familles qui ont végété durant de longues années.

Plusieurs commodités en manque

Le premier point noir est l’absence d’un réseau d’assainissement d’où le recours à d’anciennes fosses septiques individuelles vétustes et loin d’être hermétiques. Ce village n’étant pas encore raccordé en AEP, chaque famille a procédé à l’aménagement d’un forage pour se procurer de l’eau. Des citoyens qui nous ont accueillis ce mardi sur les lieux affirment que dans la majorité des cas, les deux ouvrages (puits et fosses septiques) ne sont séparés que par une bande de terre de moins de 10m, le terrain étant en pente douce il est fréquent de remarquer une fosse septique réalisée sur la partie supérieure par rapport aux puits. Certes que cette localité est située sur le tracé du projet d’adduction d’AEP à partir du barrage Tilesdit en parallèle a la réalisation (en cours) d’un réservoir d’une capacité de 500 m3 dont le raccordement se fera à partir du château d’eau d’Ath Chaïb distant de 04 Km, ce qui revient à dire que cette contrainte serait éliminée à moyen terme. Toujours est-il que l’urgence dans l’immédiat réside dans le risque de MTH qui plane sur M’laoua d’où la nécessité de commencer par des prélèvements d’échantillons à partir des puits pour être fixé sur la qualité de l’eau et prendre le cas échéant des mesures adéquates pour pallier toute éventualité. Cela d’un côté d’autre part, la piste qui relie M’laoua à la RN5 a été à moitié revêtue en bitume et que les 300 derniers mètres restants pour le désenclaver totalement sont toujours à l’état de piste impraticable en hiver. La contrainte suivante dont se plaignent ces citoyens est d’abord la chute de tension électrique au point où les équipements électroménagers ne fonctionnent pas au même titre que les indispensables pompes immergées des puits. Ensuite, ce ne sont pas moins de 30 nouveaux logements acquis dans le cadre du programme de l’habitat rural qui ne sont pas encore raccordés au réseau d’électricité. Une autre commodité dont la localité n’a pas bénéficié du moins pour le moment est le gaz de ville bien qu’un réseau de transport soit à moins de 300 m au lieudit Koudiath. Il est à noter sur un autre volet que M’laoua ne dispose pas d’une unité de soins et que le plus proche est à quelques 4 Km. Un éloignement qui ne facilite pas la tâche aux nombreux malades chroniques tels que les diabétiques, hypertendus et asthmatiques qui nécessitent une surveillance médicale quotidienne. On nous apprend à ce sujet qu’un bénévole est prêt à céder gratuitement un terrain pour servir d’assiette à une unité de soins.

Une retenue collinaire promue…stade de football !

En matière de loisir, le président de l’association Tafsuth du village, a évoqué le cas d’une retenue collinaire se retrouve à sec en été et qui sert de… terrain de football. Notre accompagnateur nous apprendra que sur la demande de l’association, les services des forêts leur ont cédé une parcelle sur les flancs du M’laoua pour recevoir un stade du genre Matico. La dernière contrainte est le fait que les éleveurs se sont séparés de leur cheptel de peur d’être…visités par les bandes de voleurs qui écument cette région, d’autant plus qu’un éleveur de bovins de cette localité a été délesté par le passé de pas moins de 9 vaches laitières et un taureau. Ce qui est bien dommage sachant que les vastes terrains de M’laoua sont à vocation agro-pastoral, un créneau capable de la sortir de la précarité sociale fort apparente. Notons pour conclure que les 7 agglomérations de M’laoua visités ressemblent à un grand chantier, ce qui dénote de la volonté de ses habitants de s’y réinstaller de nouveau pour peu que l’Etat fasse l’effort de les accompagner en prenant en charge les contraintes énumérées.

Oulaid Soualah

Partager