A moins de quelques centaines de mètres du centre urbain et chef-lieu de la commune de Saharidj, les habitants du quartier de l’école Oufella dénoncent la marginalisation qu’ils subissent en matière d’aménagement de leur accès vers le centre-ville. Le quartier de l’école Oufella est ainsi désigné en rapport avec l’ancienne école du temps de la colonisation. Un édifice actuellement désaffecté et habité par un réfugié de l’exode rural induit par le terrorisme. Cet accès vers le chef-lieu communal est une commodité établie, autant pour ses habitants qui ont font un raccourcis protégé des risques d’accidents de la route que pour les écoliers qui, en l’empruntant, s’épargnent de longer la route nationale n° 30 aux accotements étroits très encombrés par les branches des arbres. Il s’avère également être d’une grande utilité pour les habitants du village de Beni Oualbane qui l’empruntent également pour les mêmes raisons. Cette route n’est malheureusement pas prise en considération par les responsables locaux. « A croire que nos responsables sont aveugles dans leur politique de développement, puisque des quartiers entiers échappent à leur attention», nous dit un résident qui nous relate non sans une touche d’humour, l’état de la route qui garde son caractère ancestral du temps où les passages étaient juste assez larges pour laisser passer un équidé avec sa charge de foin (dit dans le langage kabyle : el madlek). En hiver, les eaux y sont ruisselantes sur tout le long, car la route est située à l’aval des fossés bétonnés de la RN30 et de la source de Tala Larvaa, obligeant les usagers à pratiquer la haute voltige car, devant faire également attention aux glissade et où seul l’usage des brodequins, assez hauts, est recommandé. Donc cette route est juste piétonnière, car, en plus de son étroitesse, elle est pierreuse, ravinée, elle ne deviendrait carrossable qu’au prix d’aménagements adéquats qui la connecteraient au réseau routier urbain. « A l’ère de l’autoroute, un concept en usage non seulement dans les travaux publics mais également dans la communication et du commerce dans un univers mondialisé c’est regrettable de demeurer ainsi à la périphérie du développement », avouera un riverain qui ajoute, dépité que les travaux d’aménagement dont a bénéficié le centre ville avec de larges chaussées carrossables et des trottoirs bétonnés se sont arrêtés à un pas de son quartier. Les habitants rencontrés affirment y voir du mépris et de la marginalisation jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire, le jour où cet accès hautement bénéfique sera pris en charge par les autorités concernées qui daigneront enfin répondre favorablement à leurs doléances.
Mohand Meghellet