Joe, de son vrai nom Abdeldjebar Batoury, chanteur et compositeur de la musique universelle a donné avant hier un concert de la musique gnaoui dans l’une des résidences de la citadelle d’Alger, intitulée dans le passé, Dar Essaltane.Agé à peine de 30 ans, de teint noir, cet Algérois d’origine sahraouie chantait et grattait le gembri durant toute la soirée. Il est vrai qu’il n’est pas vêtu d’une tenue traditionnelle, ni coiffé de chèche mais il nous fait rappeler, à cet instant, l’illustre chanteur targui Othman Baly, avec sa voix de génie. Sans exception, les Algériens et les étrangers qui étaient présents, en ce lieu de prestige écoutaient attentivement l’artiste même s’ils ne comprenaient pas son dialecte, un dialecte berbère. Il est évident que Jœ accroche son publique par le timbre de sa voix ainsi que celle de l’instrument.Joe Batoury n’est pas trop connu sur la scène artistique mais il a participé à plusieurs concerts nationaux et internationaux. Il commence par la musique Hip-hop, du RNB, du Jazz pour se retrouver finalement dans le gnaoui où il se fait son propre style de musique, une musique à la fois traditionnelle et contemporaine. Lors des pauses de l’artiste, l’organisateur de cette soirée traditionnelle, Danone Djurdjura Algérie, en partenariat avec la Direction de la Culture de la wilaya d’Alger, propose une lecture poétique en langue arabe, présentée par Messaoud Tayai. Le poète témoignait, à travers ses textes lyriques, le mal et le bien de l’amour.Cette soirée, à la Casbah, s’inscrit dans le cadre d’activités culturelles de la citadelle qui s’intitule « Ramdhan Dialna ».Depuis l’annonce du mois sacré plusieurs concerts de divers styles musicaux ont été au menu. De la musique andalouse, tardillonne » Zorna « , du châabi et du gnaoui. A cette même occasion des textes poétiques ainsi que des boukalates sont lus par des auteurs.Toujours dans les activités culturelles, les organisateurs distribuent aux familles, dans 100.000 foyers de la Casbah, des livres de boukalets.
Fazila Boulahbal
