Séminaire sur les droits sociaux économiques des femmes algériennes

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Les droits sociaux économiques des algériennes, notamment le droit à la propriété et à l’héritage, ont été les thèmes débattus lors d’un séminaire organisé par l’association culturelle Amusnaw, à la salle plénière de l’Assemblée Populaire de Wilaya de Tizi-Ouzou. Cette activité qui s’est étalée sur deux journées, samedi et dimanche derniers, rentre dans le cadre du projet de « renforcement des capacités et de formation en leadership, pour la participation des femmes dans la vie publique ». Plusieurs communications, à différents thèmes inhérents à la vie sociale et économique de la femme algérienne, animées par des enseignants, chercheurs, sociologues et magistrats, ont été organisées en matinée de cette première journée. Le programme de la première journée a été assez riche et varié. En effet, après le coup d’envoi de la manifestation, pas moins de quatre communications qui ont été présentées aux présents. « La famille algérienne et le processus de modernité » a été le premier thème développé par le sociologue et consultant Siagh Mohamed Saïd. Il a été suivi par « le droit à la propriété et à l’héritage en Algérie », qu’a présenté Mme Taleb Khira, consultante en communication sociale. L’enseignant de lettres anglaises à l’université de Boumerdès, M. Rezik Mohand Akli, quant à lui, a animé une conférence sous le thème des « droits successoraux de la femme kabyle, entre réalités socioculturelles et exigences coutumières ». Ceci, alors que l’avocat prés la cour de Tizi-Ouzou, Maître Saheb Hakim, a évoqué « l’égalité successorale en Algérie, à l’épreuve du dogme ». Quatre ateliers de travail ont également été mis sur pied, dans l’après-midi, sur les thèmes des « droits socio économiques et droit coutumier », « les droits socioéconomiques des algériens face à la législation de la famille », « comment sensibiliser sur les droits sociaux économiques, échanges de pratiques », ainsi que « plaidoyer à l’accès égalitaire aux droits sociaux économiques pour les algériennes, quelle stratégie ? ». A souligner que ces quatre ateliers ont été débattus au cours de la seconde journée, juste après la présentation des recommandations du comité de la Convention pour l’Elimination de la Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF), par la responsable, pour l’association Amusnaw, du projet : « renforcement des capacités et formation en leadership pour renforcer la participation des femmes dans la vie publique ». Il est à noter que, selon cette dernière, la convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a été signée par 187 pays et 102 autres l’ont ratifiée, dont l’Algérie en 1996. Pour Mme Moussaoui, le comité élabore des listes de questions aux états, après la réception de rapports d’enquêtes que font les différentes associations ou ONG sur les cas de violence contre les femmes. Sur ce point l’oratrice a affirmé que « même s’il est facile pour les femmes algériennes de se présenter au poste de police ou d’aller en justice, la loi ne la privilégie pas et l’application des textes ne se fait malheureusement pas comme il le faut ». De même, elle a avancé que l’accès des ONG aux informations fiables sur ce sujet, est très difficile et demeure toujours un problème exposé. « Il y a une absence de chiffres en rapport aux plaintes et violences contre les femmes », a-t-elle déclaré avant de souligner que « certaines ONG sont appelées pour participer à l’élaboration de rapports, et d’autres non ». La conférencière a affirmé aussi, que même si le comité (CEDEF) concède à l’Algérie les efforts fournis et des points positifs, tel que la levée de réserve sur la l’article 9 (l’algérienne peut transmettre sa nationalité à son enfant) ainsi que sur l’article 2 et 15 (tout ce qui organise la famille, le mariage, le divorce, l’héritage, entre autres), « il reste néanmoins d’assurer l’application intégrale de la convention ». Elle a affirmé également, que le rôle de la société civile et des ONG, ainsi que le CEDEF, est d’interroger les états sur l’application sur le terrain des recommandations élaborées dans la convention, ainsi que le renforcement des parties pour plaidoyer sur l’égalité des sexes, l’accès au logement, à la liberté d’opinion, d’associations… ce sont, entre autres points, les propositions, les exigences et les recommandations que devront transmettre et exposer, aux législateurs, les associations en charge de cette mission, en plus de la sensibilisation sur les droits sociaux économiques en milieu citoyen.

R. Selmani

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