La crise au Mali en toile de fond

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Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé hier en fin d’après-midi à Alger, pour son premier voyage officiel dans un pays arabe, afin de renforcer le dialogue avec l’Algérie mais aussi évoquer la crise au Mali voisin. Accueilli à sa descente d’avion par son homologue Mourad Medelci, le chef de la diplomatie française, dont l’emploi du temps est très chargé devait animer une conférence de presse conjointe à la résidence Djenane El Mithaq avant un dîner de travail en compagnie du chef de la diplomatie algérienne. Pour ce qui du planning d’aujourd’hui, Laurent Fabius sera reçu à 9heures par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec lequel il aura également un déjeuner. Une conférence de presse est prévue à 12h30 à la résidence des oliviers à El Biar. Auparavant, dans la matinée, le ministre devait rencontrer, lors d’un petit-déjeuner, des chefs d’entreprises français installés en Algérie et visiter l’institut français d’Alger. Selon le Quai d’Orsay, Laurent Fabius devrait vraisemblablement aborder avec les autorités algériennes la question du Sahel et la crise au Nord du Mali, région contrôlée par l’Aqmi et des mouvements alliés. La coopération bilatérale sera également au centre des discussions, en ce sens que cette visite de deux jours « marque l’importance que nous attribuons aux relations entre les deux pays, relations exceptionnelles par leur profondeur et leur intensité », a indiqué le porte parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero. M. Fabius doit également s’entretenir aujourd’hui avec Abdelaziz Bouteflika. « Paris attend de l’Algérie, principale puissance dans cette région, une forte implication dans la résolution de la crise malienne et de l’insécurité au Sahel ». Depuis le début du conflit au Mali, l’Algérie répète vouloir privilégier la diplomatie, alors que la France prône une intervention, sans pour autant s’afficher en première ligne. M. Fabius a prévenu jeudi que l’usage de la force dans le nord du Mali était probable “à un moment ou à un autre” et que, pour Aqmi et ses alliés, la France était “l’ennemi principal”. Samedi, le président français François Hollande a cependant estimé qu’il revenait aux pays africains de “déterminer” quand et comment intervenir militairement au nord du Mali. Or, pour de nombreux observateurs de la scène politique, “la venue de Laurent Fabius sera une occasion de plus pour faire pression sur Alger en vue de l’amener à accepter l’option militaire au Mali”. En dehors de cette crise malienne, il est évident que le déplacement à Alger de Laurent Fabius doit aussi préparer une visite que M. Hollande compte effectuer en Algérie avant la fin de l’année, selon le Quai d’Orsay. Il vise également à “approfondir le dialogue” et à “marquer l’engagement des deux pays pour la construction d’un partenariat d’exception“. Enfin, il est attendu que les débats entre le ministre français, Laurent Fabius et ses interlocuteurs algériens, porteront sur la question de la Syrie ainsi que celle de l’Union pour la Méditerranée, forum regroupant l’Union européenne et les pays de la rive sud de la Méditerranée.

Ferhat Zafane

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