Alger et Paris ouvrent une nouvelle page

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Aussitôt après avoir été reçu par le Président, Bouteflika, Laurent Fabius, a rencontré la presse à la résidence des Oliviers, pour faire le bilan de ses deux journées passées à Alger.

Le chef de la diplomatie française a indiqué aux médias que sa rencontre avec le Président, qui s’est déroulée, selon lui, dans un climat chaleureux, était centrée sur le renforcement des liens franco-algériens, mais aussi sur l’urgence de la crise au Mali. Concernant les relations algéro-francaises, appelées à se renforcer à la faveur de l’arrivée des socialistes au pouvoir, « trois mots résument cela : d’abord, il faut développer l’objectivité (en référence à la mémoire), il faut la proximité et nous avons toutes les raisons d’être proches, et nous allons mettre en application un mot qui est très important pour l’Algérie et la France, l’amitié », a déclaré Laurent Fabius. « Si vous ajoutez objectivité proximité et amitié vous avez le sens du nouvel élan que nous voulons donner à notre relation, et nous avons toutes les raisons d’être proches », a-t-il souligné. Pour ce qui est de la crise au Nord Mali, Laurent Fabius a indiqué que les positions de l’Algérie ne diffèrent pas de celles de la France pour ce qui est des moyens d’arriver à une solution. « Nous avons constaté que nous avions exactement la même clé d’analyse et les mêmes objectifs en ce qui concerne le Sahel et le Mali. Nous sommes d’accord pour dire que l’unité du Mali doit être préservée et pour dire que la lutte contre le terrorisme doit rester la priorité », a-t-il ajouté. Insistant sur cette question lancinante, Laurent Fabius a dit « rejoindre » les propos de son homologue, Mourad Medelci, et évoqué la menace terroriste dans la région du Sahel à travers l’implantation de groupes armés liés aux réseaux terroristes et au trafic de drogue. « Cela constitue non seulement une menace pour les populations locales, mais également pour la région et pour le monde », a-t-il dit, en n’écartant pas, en dernier recours, une solution militaire contre eux. Aussi, selon le ministre français, sa visite en Algérie, qui doit donner une nouvelle impulsion aux liens franco-algériens, doit préparer une visite d’Etat, avant la fin de l’année, du président François Hollande, dont l’élection a été applaudie en Algérie. « Du côté des Français, il y a un certain nombre de situations à améliorer », notamment administratives, a-t-il souligné en annonçant une prochaine visite du ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, en Algérie. A propos de la question de la repentance, sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, Fabius a rétorqué qu’il se référait avant tout aux échanges de messages entre les deux présidents de la République à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et de la fête nationale française du 14 juillet. « Dans le passé il y a eu des hauts et des bas, je suis pour les hauts », a expliqué Laurent Fabius, en allusion aux relations proches, mais difficiles et complexes, qu’entretiennent l’Algérie et la France, ancienne puissance coloniale. Interrogé sur la signature d’un traité d’amitié il a répondu qu’il allait en discuter avec ses interlocuteurs, mais le maître- mot répété tant par lui que par son homologue, sur leurs liens est celui d’un « partenariat d’exception ». Toujours à la résidence des Oliviers, le ministre français des Affaires étrangères a évoqué devant un parterre de journalistes, la question du Sahara occidental, celle des archives détenues par la France, la question de défense, les deux écoles françaises qui doivent ouvrir sous peu à Annaba et Oran… Enfin, le chef de la diplomatie française s’est dit « heureux » de se retrouver dans ce pays qu’il aime et qu’il sera de retour avec le Président François Hollande avant la fin de l’année en cours.

Ferhat Zafane

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